Description
Posée sur la table il y a des siècles, notamment dans l’UTOPIE de Thomas More (1615), l’idée de la rente universelle a fait son chemin au fil des décennies mais n’a jamais été plus probable qu’en ce début de millénaire. Au XXème siècle, le « tout argent » a pris la place prépondérante dans la société, abondant un système économique censé libérer l’homme. Sur l’autel de cette liberté scripturale, ce même homme a sacrifié sa liberté d’humain. Soumis à l’argent roi, il se doit d’en acquérir, certes pour « gagner sa vie », mais aussi et surtout élever son rang social. La valeur argent possédée se transfère comme par magie en valeur humaine, donnant à son possesseur une vertu de réussite, dite sociale. Je possède donc je suis ! Peu importe la pensée, le savoir ou le faire, l’avoir est la seule valeur de l’homme d’aujourd’hui. Mais, quand les temps deviennent difficiles alors le savoir-faire s’impose de fait et tend à reprendre sa place. Les « basses besognes » humaines redeviennent essentielles, les penseurs sont sollicités, l’agir devient la valeur. Là où le soignant et le livreur, le producteur et le bénévole n’étaient que des gueux que le possédant tolérait, ils deviennent la valeur refuge, ceux dont l’indispensable action au sein de la société ressurgit comme une évidence. Nourrir, soigner, protéger ont pourtant toujours été le ciment de la vie commune, les fameux besoins vitaux et nécessaires dépeint avant notre ère par Epicure.
Le revenu universel apparait aujourd’hui comme un miracle pour certains et un pas de plus vers l’esclavagisme moderne pour d’autres. Aucun n’a tort, tous ont raison. Le revenu universel peut tout être. S’il est réduit à une allocation comme une autre venant abonder les comptes bancaires de chacun dans le seul but de lutter contre la pauvreté, alors il sera source de spéculation, de thésaurisation, il deviendra sujet à crédit, à évasion fiscale et certainement à inflation. Rapidement insuffisant à satisfaire les besoins de chacun et il devra être réévalué régulièrement pour finalement ne rien résoudre.
Le revenu universel fait peur.
Faut-il, pour autant, en rester là par peur de l’avenir, oubliant que ce dernier souri aux audacieux ? Faut-il laisser la crainte pétrifier les élans évolutionnaires ? Certainement pas. Elle doit au contraire nous forcer à plus de réflexion, à pousser plus loin nos pions vers un monde meilleur. Après tout n’est-ce pas la course dans laquelle nous nous sommes engagés depuis la nuit des temps.
Une mise à disposition via le système bancaire réduira à néant les effets sociaux d’un revenu universel. Mais un moyen de paiement tout aussi universel, géré indépendamment des banques commerciales peut remplir ce rôle. De son particularisme dépend sa vitalité et son immunité au virus spéculateur qui le guettent. L’usage raisonné de cette valeur monnaie attribuée à tous orienté vers des entreprises productrices, de services ou commerçantes choisies pour leurs vertus. Ecologie, impact social, fiscalité, solidarité, … seront alors les maîtres mots d’un nouveau modèle économique.
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