J’ai fait un rêve

J’ai fait un rêve.

 

Le type qui a inventé l’informatique n’a pas dû le faire exprès. Ce n’est pas possible autrement. En tant qu’être humain, catholique résilié et épargné du sida, de la vaccination et du service militaire réunis, je ne peux pas le croire.

Si ce n’est pas le cas,  si ce n’est pas un hasard, ce type est alors un criminel de la pire espèce. Un qui renvoie chez Casimir tout ce que l’humanité a pu produire de pire dans la religion comme dans la politique et la finance. Un étrangleur de pucelles, un bouilleur d’enfants, un violeur de cochon d’Inde, un tueur de vieilles dames, un monstre d’une absolue laideur et de surcroît  macroniste avant l‘heure. C’est le fléau de dieu. C’est Satan.

Il faut retrouver son nom, dénicher sa sépulture si elle existe encore et si c’est le cas, le satelliser sur mars pour que les enfants d’un monde nouveau sans smartphones et sans Microsoft  puissent à nouveau contempler les étoiles sereinement.

Je parle ici du premier coupable.  Du premier salopard qui a eu la vague et pernicieuse idée, de l’idée même de l’informatique. Du type qui a mis la moitié de la planète au chômage et rendu l’autre moitié neuneu et neuneutante. Du fumeux et furieux fumier qui comme ça, a eu l’idée sans trop y penser et qui en a parlé à des types inscrits dans les mafias des gouvernements de partout. Qui a permis que le monstre numérique existe et pacifie l’idée de la dictature de la pensée unique et numérisée jusqu’au 0, chiffre rond et sympathique, qui jusque là, n’avait jamais emmerdé personne. Le 1, c’est autre chose : il était déjà reconnu comme désherbant à l’époque où  on faisait cuire son steak à cheval en galopant dans la steppe.

Cette nuit pourtant, j’ai fait un rêve sans être pasteur, ce qui arrive d’ailleurs à pas mal de gens qui ne sont pas pasteur, ni révérend, ni curé, ni travestit, j’ai fait un rêve donc, I have a dream, dans le texte, où, la planète était débarrassée de l’informatique, des téléphones et des gouvernements . Pour la présence de dernière catégorie dans mon rêve, cela me permet de qualifier l’expérience dormeuse  et spirituelle dans le registre du songe utopique, ce qui me sera utile pour la suite de mon développement. Dans mon rêve donc, plus aucun humain n’avait besoin d’un autre humain pour vivre et c’était le pied absolu. Chacun se révélait à sa façon, sans critère social, ni apprentissages particuliers, ni tricheries d’aucune sorte. Et à 23 heures 30 précises, l’humanité tout entière sortait pisser sur des talus en regardant mars et son satellite et sans la NASA. C’était formidable. On écrivait partout et sur tout. On ne payait plus rien et personne n’exagérait.  Dans la foulée, on avait supprimé les bagnoles et l’EDF. On respirait enfin. Ce monde était beau. L’art de rue, le livre, le spectacle refleurissaient comme les printemps des actrices américaines d’aujourd’hui qui ont passé la cinquantaine et qui se retrouvent à cause de chirurgie, avec l‘anus entre les omoplates.

En bref, on n’avait pas Free et on avait pourtant réellement tout compris.

 

Yoann Laurent-Rouault