Bonjour,
Dans le silence du grenier de mes grands-parents, parmi les trésors que je m’imaginais unique, au milieu de bibelots anciens, de hautes piles de romans et de revues des années passées, de petits meubles aux tiroirs encombrés, je pénétrais dans un monde, ô combien accueillant ! Ces livres, tous aussi vieux les uns que les autres, aux pages fragilisées par des températures peu clémentes, déchirées par des mains impatientes, souvent usées par de nombreuses lectures, je les feuilletais lentement. Je les compulsais avec soin, pour déceler les trésors d’érudition, pour découvrir leurs secrets ou élucider leur mystère. Ici, un Victor Hugo reposait sur une bible à la couverture noire. Une encyclopédie perdait ses tomes au milieu de magazines d’enfants dont les couleurs resplendissaient malgré la poussière. Là, les œuvres de romantiques français soutenaient les drames, les comédies, les féeries de William Shakespeare. Des romans de trois sous aux couvertures dessinées, des ouvrages de technique potagère ou de méthode ménagère jonchaient le sol, à l’abri de douilles d’obus en cuivre ciselé. Les auteurs les plus illustres, les plus connus, se mêlaient aux écrivailleurs aux tirages éphémères, sans doute mal lus, mais écartés de tous les succès littéraires. Des phrases remarquables de notre langue côtoyaient des plus simples, des plus prétentieuses et des plus sottes. De magnifiques illustrations de bandes dessinées reposaient à côté de dessins maladroits.
À deux pas des nuages qui emportaient mes rêves, j’ai découvert le Grand Meaulnes, grisé par ce roman aux ambiances mystérieuses. Entre deux colonnes torses, fragiles, de papier, de cuir et de carton, j’ai savouré plusieurs fois Cyrano de Bergerac, apprenant actes et scènes. Contre les plus grosses poutres, accompagné par des génies lugubres, j’ai compulsé avec ferveur la poésie romantique, en particulier les œuvres de Chateaubriand. En parcourant les Mémoires d’outre-tombe, j’étais le jouet d’une fièvre intense qui me conduisait à travers les prés et les bois lors des soirées d’orage. Les éclairs accompagnaient mes pas. J’ai dévoré bien des livres, j’ai vécu bien des vies à l’abri des regards. Mon esprit s’enflammait avec la grande aventure, le rêve extravagant, la grandeur d’âme de romanciers comme Alexandre Dumas, Paul Féval…, merveilleux créateurs de mythes et de légendes. Isolé dans les entrailles de la Terre, les profondeurs marine ou perdu sur les routes du ciel. J’ai vécu des heures palpitantes avec Jules Verne, maître de l’imaginaire et du monde scolaire. La passion guidait mes choix.
Alors si vous avez un grenier vous pourriez y protéger un de mes romans ?
« Quand resonne le glas » par exemple ?
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