Mon opinion sur la censure.

Mon opinion sur la censure

Bien évidemment, je ne cautionne pas la censure, surtout au nom de la liberté d’expression et de l’art comme de la création, au sens large du terme. Seulement, l’époque est ainsi faite. Avant on interdisait, on brimait, on brûlait même en place publique les œuvres subversives, on condamnait les mœurs libérales, mais aujourd’hui, on stigmatise et on pénalise méchamment.

Mon éditeur, associé, et ami, m’a fait part d’un point de vue que j’ai adopté avec le temps. En dehors des risques financiers pour l’entreprise et du boycott de l’ensemble des œuvres que nous éditons,  le problème est que si nous sortons du « cadre », nous pénalisons aussi les auteurs qui sont dans une ligne éditoriale « plus modérée ». Cela n’enlève rien à la divergence d’opinions et au débat (nos collections Versus ou Uppercut par exemple), on peut aller très loin dans une opposition sociale, culturelle, politique ou autre, mais seulement, l’époque nous oblige à mettre des formes. Alors oui, un bon tiers de nos publications sont « borderline », mais à chaque prise de position, une réponse opposée est offerte. Prenons l’exemple de la crise sanitaire. Du vaccin. Du pass. Nous avons publié dans les deux sens, pour les pour et pour les contre, sans oublier les témoignages qui vont contre cette politique, ou qui vont dans le sens de cette politique. Nous veillons seulement à éviter les « noms » et à rester « propre » dans les termes. En gros, pas de radicalisme permis.

Pour la littérature « trash », nous avons dû poser quelques limites avec le temps, d’où les avertissements et autres macarons sur ces publications, sans oublier pour la collection Magnitudes par exemple, le classement  «du séisme » pouvant aller jusqu’à 9.5.  Strictement réservé à un public adulte pour cette note et les deux précédentes.

D’un point de vue d’auteur, je souffre de cette censure tout autant que n’importe qui. Censure qui m’amène bien souvent à l’autocensure. Insupportable ! Que vous pratiquez tous, même sans écrire de livre, il suffit pour ça d’avoir un profil Facebook.

Censure est un mot que je déteste viscéralement. Seulement, je ne suis pas seul. Je dois répondre à mes obligations et à mes charges. Et puis, la mécanique du « détournement » me plaît assez avec le temps. Contourner l’obstacle et écrire les choses différemment… Un exercice de style, en somme. Je vous invite à jouer du « contournement », vous verrez, c’est pas si mal.

YLR Directeur littéraire et artistique pour JDH éditions.