Jean-David Haddad interviewe aujourd’hui Nathalie Sambat, personnage important de la maison d’édition.
JDH – Bonjour Nathalie, alors c’est une interview un peu particulière car tu es non seulement auteure mais aussi directrice de collection chez JDH. Tu diriges la collection «Case Blanche» depuis juillet 2020 et tu écris! Peux-tu nous parler de ta collection: son orientation, les livres publiés, les projets, etc.
Nathalie Sambat – Bonjour Jean-David, j’ai eu l’honneur et le plaisir de me voir confier la création de cette collection pour répondre à des questions sur l’éducation au sens large. Que cela soit sous forme de guides pratiques, de témoignages ou de romans, cette collection a pour vocation de faire découvrir des outils, des initiatives innovantes, de partager de bonnes ou mauvaises expériences, de dénoncer certaines pratiques ou encore, d’amener à des réflexions sur certains dysfonctionnements. «Case Blanche», c’est un endroit sans étiquettes. C’est donner de la matière au libre arbitre, à la conscience et à plus d’humanisme sur un sujet de plus en plus sensible en cette période de troubles.
Dans «l’école maternelle – guide pratique pour tous», Marguerite Delatour offre un outil ludique et instructif sur le pourquoi et le comment des apprentissages en maternelle.
Avec «Sa phobie scolaire, ma délivrance», Lili Saxes explique à travers son témoignage le lien entre la phobie scolaire et les atypismes. Elle dénonce surtout la souffrance de ces enfants et l’errance de ces parents face à des institutions, scolaires ou thérapeutiques, qui ne connaissent pas leur public. Un livre qui me tient particulièrement à cœur puisque j’ai moi-même été confrontée à ce tsunami et que je suis correspondante régionale pour une association qui accompagne les parents sur ce parcours du combattant.
A venir également, un guide d’aide à la mémorisation et à l’organisation pour les étudiants en droit ou en sciences sociales au sens large qu’il me tarde de faire publier, mais aussi un livre à 4 mains sur les hauts potentiels et un roman très réaliste sur les conditions de travail des AVS, auxiliaires de vie scolaire.
JDH – Venons en maintenant à un roman que tu viens de publier dans une autre collection qui est Romance Addict. Il s’agit de Plumes à Plume. Quelques mots sur ce roman stp!
Nathalie Sambat – Plumes à Plume est un road trip familial spirituel. Lili déteste son travail, a une vie amoureuse catastrophique, un rythme de vie complètement speed et deux ados qui ne vont pas très bien. Au bord du burn out, elle décide que les vacances se feront sans contraintes, sans destinations et sans horaires. Ce voyage sera celui de la réparation, du pardon et surtout d’une prise de conscience sur le sens de la vie. Grâce à des rencontres, des aventures, chacun de reconstruit, guidé par de mystérieuses plumes. Le destin n’est peut être pas le fruit du hasard…
J’ai voulu une écriture douce, légère et humoristique pour parler des croyances limitantes qui nous enferment. C’est une ode à la liberté, au bonheur, à la simplicité et à l’amour, le vrai, celui que l’on rencontre que lorsque l’on s’est rencontré soit même.
JDH – Y a-t-il une part d’autobiographie dans cette romance ou essentiellement de l’imaginaire ?
Nathalie Sambat – C’est un mélange des deux. J’ai réellement effectué ce road trip avec mes enfants dans ces conditions et c’est pour eux aujourd’hui encore leur meilleur souvenir de vacances ! C’était un voyage riche en partages, en émotions, en fous rire et en aventures.
Écrire est un véritable exutoire et permet de régler ses comptes avec des situations injustes ou improbables. Par exemple, lorsque Lili se fait arrêter pour un contrôle d’identité sur une route déserte, le policier ressemble presque à une caricature. Pourtant, ce que je décris n’est qu’une compilation de plusieurs situations réelles…
L’écriture est aussi une manière de rendre hommage à des personnes qui ont compté dans notre vie, même si la relation est aujourd’hui entre parenthèses. Mais la part de réalité et d’imaginaire restera secrète…
J’ai lu récemment sur les réseaux cette petite phrase qui m’a bien fait rire: «Je suis écrivain, et tout ce que vous me direz pourra se retrouver un jour dans mes romans.»
JDH – C’est un roman des beaux jours n’est-ce pas?
Nathalie Sambat – C’est un roman des beaux jours car il parle d’été, de vacances et puis d’amour. Il est léger et drôle. Mais c’est aussi une histoire de tous les jours, car il fait du bien là où ça fait mal. Il aide à ouvrir les yeux sur notre façon de vivre, à se recentrer sur les essentiels, à lâcher prise, à redonner du sens à certains choix de vie, à s’écouter… C’est une romance d’amour feel good.
JDH – Tu as aussi écrit un autre livre sous pseudo chez JDH. Veux tu en parler à nos lecteurs ou bien préfères tu garder l’anonymat?
Nathalie Sambat – Pour protéger ma famille, je préfère garder l’anonymat. Mais je parle volontiers de mes autres actualités dans la maison d’édition.
Je contribue par exemple à la collection « Nouvelles Pages » grâce à «Marcher à contre essence» d’Oriane de Virseen, un recueil de nouvelles succulentes et «Tuée sur la bonne voie» d’Erell Buhez, un journal sur la spirale de la dépression, les coulisses de l’éducation nationale et la résilience. Plein d’autres belles surprises sont en préparation…
Après avoir participé à plusieurs collectifs, comme «bouses de Mammouth» sur l’éducation nationale et, à paraître prochainement, «Les Homos gênent», sur l’homosexualité, j’ai mené plusieurs auteurs à s’exprimer sur la monoparentalité. Qu’elle soit en garde alternée, totale ou partielle, et quelle qu’en soit l’origine, la monoparentalité rime avec insatisfaction : surcharge mentale, pauvreté, solitude, difficultés à trouver sa place, épuisement, etc. Des sujets tabous, vécus dans la plus grande indifférence, par des parents à qui on n’accorde aucune légitimité à la plainte. «Course en solitaire» sortira en avril.
Je partage aussi régulièrement quelques coups de gueule sur l’Edredon. Inutile de préciser que l’actualité est propice à ce genre d’exercice…
JDH – Peux-tu parler un peu de toi, de ton parcours, etc?
Nathalie Sambat – J’ai eu plusieurs vies professionnelles, dont une grande partie dans la finance et les chiffres ; une carrière douloureuse car très éloignée de ce pour quoi je suis faite. J’ai radicalement changé de vie en découvrant mes propres atypismes alors que j’accompagnais mon fils sur le parcours de la phobie scolaire. Prendre conscience de mes différences, comprendre mes fonctionnements et sortir de la suradaptabilité a été une véritable libération. C’est ainsi que je suis passée des chiffres aux lettres. L’heure n’est plus au bilan, mais au changement. Il est urgent donc de partager, éveiller, réveiller, débattre, éduquer, planter des graines, dans la bienveillance et la non violence, pour évoluer vers de nouveaux possibles. L’écriture est un support essentiel.
Je suis par ailleurs bénévole depuis plusieurs années dans une association qui accompagne les parents dont les enfants sont confrontés à la phobie scolaire et qui tente de donner de l’audience à cette problématique qui touche de plus en plus de jeunes, et de plus en plus tôt! J’ai accompagné également des jeunes en phobie scolaire en qualité de responsable d’animation dans une structure cofondée avec d’autres mamans qui ne trouvaient pas de solutions adaptées pour leurs enfants.
L’accompagnement est une seconde nature et l’éducation, un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Cette collection et ce rôle dans la maison d’édition sont donc un vrai plaisir! Et les écrivains sont des passionnés, donc passionnants… Il y a tant de belles rencontres!
JDH – Enfin, dernière question: en tant qu’auteur et directrice de collection, que penses-tu de notre maison d’édition? Sois honnête
Nathalie Sambat – Je suis particulièrement impressionnée par la vitesse à laquelle la maison se développe! Les idées fusent, les projets bouillonnent, son audience monte en flèche… C’est un vrai bonheur de participer à cette aventure et de baigner dans l’émulation permanente d’une équipe très créative !
Il y a une ambiance communautaire presque familiale qui contribue je crois à son succès: les auteurs sont solidaires, dans la bienveillance, la direction à l’écoute, sans tabous. Et avec une barre de la censure plus haute qu’ailleurs. Un beau microcosme où il fait bon travailler…
Les ralentissements des derniers mois liés aux conditions sanitaires n’ont pas entaché la motivation de l’équipe, ni la confiance des auteurs.
Je tire doublement mon chapeau à la maison d’édition pour son évolution alors que les librairies ne jouent pas le jeu. J’ai signé moult pétitions pour le maintien de leur ouverture pendant le confinement et lutter contre le développement des géants de la vente en ligne. Je découvre sur le terrain que finalement, à part quelques exceptions, ils ne défendent pas les auteurs mais les best-sellers uniquement.
Je renouvelle ici mes remerciements à toi, Jean-David, mais aussi à Yoann Laurent-Rouault, notre directeur littéraire, pour me permettre de vivre cette incroyable expérience et pour votre confiance.
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