Jean-David Haddad, éditeur, interviewe Régine Ghirardi, auteure de « Villa des Orangers », un roman de la collection MAGNITUDES
JDH : Qualifieriez-vous votre roman de roman initiatique dans le monde de l’art ?
Régine Ghirardi : Il est vrai que ce roman m’a donné l’opportunité de transmettre certaines connaissances que je jugeais passionnantes et que j’ai vulgarisé au maximum, surtout concernant la loi des couleurs d’Itten. Et puis, bien sûr les Préraphaélites Brotherhood, puisque l’écriture du livre s’est construite autour de la toile Marie-Madeleine du peintre Anthony Frederick Sandys. Au fil des chapitres, j’ai ainsi pu partager mes passions et entrouvrir quelques portes sur l’art. En ce sens, on pourrait dire que c’est initiatique…
JDH : Cette histoire d’amitié entre deux femmes de générations si différentes s’inspire-t-elle d’une histoire vraie ou bien tout est inventé ?
L’histoire est inventée, mais le personnage de Maria-Maddalena s’inspire complètement de ma rencontre avec la belle et élégante Marion Young, une Irlandaise de 85 ans que je retrouve avec bonheur chaque été sur l’île d’Oléron. Une rencontre foudroyante. Une amitié éclair…
L’expression de la cigarette « prête à fumer » est bien d’elle et j’ai adopté sans rechigner son « lovely gin tonic half and half ».
JDH : L’histoire se déroule en Toscane. Est-ce une région que vous connaissez bien ?
Je n’y suis jamais allée ! (Rires) Alors, pourquoi et comment cette histoire avec la Toscane ?
Le pourquoi vient du fait qu’Angelo, le grand-père de mon mari, est issu de l’immigration italienne. Les racines sont coupées et aucune personne de la famille n’a fait de démarches pour renouer le lien. Ayant hérité du nom, j’ai fait de nombreuses recherches et j’ai voulu y situer mon histoire. (J’attends le voyage qui m’a été promis après la sortie du livre afin de remonter aux sources).
Le comment était un challenge. Je voulais prouver, qu’armé de patience et des merveilleux moyens à notre disposition aujourd’hui, Google Map, Street View, il est possible de « s’infiltrer » dans un pays, caché derrière son ordinateur.
Donc, chaque matin pendant un an, je suis partie en balade. Un plan à la main, j’ai parcouru sans relâche la ville de Florence à partir de la gare de Santa Maria Novella, arpentant autant de fois que nécessaire, chaque rue, les unes après les autres, jusqu’à avoir fait le tour complet du centre-ville et me l’être approprié. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai choisi l’appartement où vivraient Marc et Claudia. Il existe vraiment… Actuellement, je serais capable, sans plan, d’aller de cet appartement au musée des offices où travaille Claudia. Cette aventure m’a enthousiasmée à un point difficile à décrire… J’ai également réussi à entrer dans le musée des offices et à le visiter ! Je peux même vous dire quel restaurant fait le meilleur bistecca a la fiorentina, la spécialité de Florence ! Et les meilleures frites, aussi !
Ensuite, j’ai quitté la ville et j’ai sillonné la Toscane à la recherche du lieu de mes rêves pour placer la Villa des orangers. Et j’ai trouvé le paradis
à Montalcino, près de Sienne. Et il existe aussi vraiment. Pour être sûre de n’avoir rien raté et voir tous les paysages, j’ai même pris l’autoroute avec Street View pour faire le trajet réel depuis Florence ! J’ai passé un nombre d’heures incalculables pour ce défi. Mais quel bonheur que toutes ces virées !
Même si, je n’ai… jamais mis les pieds en Toscane.
JDH : Pouvez-vous nous parler du prix littéraire auquel votre livre a été sélectionné ?
« Villa des orangers » a été sélectionné pour le prix du concours d’écriture développement personnel 2020 « Les Nouveaux Auteurs », présidé par Florence Servan-Schreiber et soutenu par Femme actuelle.
De nombreux clics sur internet et la sérendipité m’ont fait tomber un jour sur cette annonce de Florence Servan-Schreiber : « Comme j’ai un gros faible pour la psychologie positive, je connais le plaisir que provoque la lecture d’un texte ou d’un livre plein d’humanité. Alors j’en appelle à votre audace, votre envie, votre talent et vos expériences. Ne vous limitez pas, osez écrire et vous raconter, pour partager vos découvertes, conseils et pourquoi pas, même votre bonheur. J’ai hâte ! ».
En lisant ses mots, j’ai eu l’étrange sentiment qu’elle s’adressait personnellement à moi. Alors, j’ai envoyé mon livre.
JDH : Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?
Parisienne de naissance, je suis d’origine bretonne, mais je n’ai jamais eu de port d’attache puisque, de par la profession de mon père, nous changions de villes tous les deux ou trois ans.
Depuis un an et demi, mon mari et moi sommes définitivement installés à Concarneau. Je crois avoir enfin trouvé ce port d’attache que j’ai tant cherché, puisque je ressens déjà un énorme sentiment d’appartenance.
Bien que très attirée par un parcours artistique, ayant passé une année aux beaux-arts, la vie a choisi pour moi et m’a dirigée vers une carrière administrative au sein du ministère de la Défense. Mes fonctions, principalement axées sur les relations humaines, m’ont quand même donné la chance de m’épanouir. Mais, aujourd’hui encore, je ressens les regrets d’avoir abandonné mes rêves…
Je suis transportée par l’art, vous l’aurez compris… mais aussi par l’arabe littéraire, mon autre passion, langue magnifique que j’ai étudiée pendant 13 ans.
Je suis également fascinée par la communication entre les humains, c’est pourquoi j’ai fait un travail analytique sur neuf ans et suivi de nombreuses formations en développement personnel, PNL, Hypnose Ericksonienne, Rebirthing, Gestion du stress, Catharsis, Biosynergie, Psychogénéalogie, etc. Aller chercher toujours plus loin en moi, explorer ce que j’appelle mes « terra incognita » est mon leitmotiv.
Reste à vous parler de ma passion pour la cuisine, en particulier la cuisine du monde qui m’entraîne vers la richesse des autres cultures et la beauté de la diversité.
Et puis… oui, j’allais quand même oublier le plus important, mon amour inconditionnel pour l’odeur des fleurs d’oranger…
Interview réalisée par Jean-David Haddad, JDH EDITIONS
Commentaires récents (2)
Marie-claude CATUOGNO20 novembre 2020 , 11 h 02 min
Tout ce que j’aime dans la villa des orangers!! Des mots nouveaux à découvrir, des lieux qui semblent beaucoup promettre…. Florence j’y suis allée mais je pense que je vais découvrir cette ville comme jamais je n’ai su le faire. De l’art… j’adore apprendre des choses dans tous les domaines et là je sens que Régine Ghirardi va me donner beaucoup beaucoup…. j’ai attendu la dédicace pour commander son livre et l’attend avec impatience… je la remercie d’avance pour le bonheur qu’elle va m’apporter et aussi Jean David et l’équipe de JDH pour avoir le nez fin en sélectionnant ses auteurs…
Ghirardi Régine25 novembre 2020 , 16 h 36 min
Merci infiniment, Marie-Claude . Je suis très touchée. J’espère être à la hauteur de vos attentes