C’est un exercice presque rituel en fin d’année : l’éditeur interrogé par le directeur littéraire et artistique Yoann Laurent-Rouault.
L’interview porte entre autres sur le partenariat avec Robert Lafont.
YLR : Monsieur Jean-David Haddad, bonjour, et merci de nous accorder cet entretien de fin d’année, devenu maintenant presque traditionnel. Nous allons entrer directement dans le vif du sujet, car de nombreux auteurs sont inquiets sur le devenir des maisons d’édition françaises après cette année 2023 assez catastrophique pour la corporation. Nous avons tous constaté que de nombreuses maisons indépendantes ont disparu du paysage éditorial, dont certaines étaient importantes, alors, qu’en est-il pour JDH Éditions ?
JDH : Il est vrai que le monde de l’édition a beaucoup souffert de l’après-COVID. Les confinements et l’expérience traumatisante de cette période ont poussé nombre de gens à écrire, mais surtout à lire. Nous avons nous-mêmes publié plusieurs témoignages, plusieurs avis, voire plusieurs prises de position sur le sujet. Politiques comme sociétales et médicales.
YLR : Nous sommes tous d’accord, auteurs comme collaborateurs de maisons d’édition, pour dire qu’effectivement, la période COVID fut bénéfique au livre.
JDH : Oui, mais le retour à la réalité fut brutal. Comme l’écrit si bien un de nos jeunes auteurs, Thomas Andrieu, en expliquant les facteurs économiques de la théorie des cycles, la situation qui fut dans un premier temps bénéfique est redevenue ensuite normale, pour arriver sur ces derniers mois de l’année à une situation presque calamiteuse en termes de ventes de livres. Heureusement pour nous, chez JDH Éditions, nous avons anticipé et pris un virage d’importance, notamment en nous recentrant sur le livre économique d’une part et ensuite en travaillant sur la communication d’entreprises, par le biais du livre d’entreprise, mais aussi par des plans de communication livrés clefs en main pour des entreprises de tous secteurs.
YLR : D’où l’importance de se réinventer en permanence… La période est certainement l’une des plus difficiles que l’édition ait connues depuis ces 20 dernières années de l’avis général, mais j’ai constaté avec plaisir, que la maison d’édition JDH est nouvellement apparue comme partenaire dans de nombreuses publications externes à ses voies de communication habituelles ou dédiées, notamment avec le groupe de presse Lafont, et qu’on la retrouve aussi au générique de quelques émissions médias du Web.
JDH : Depuis que JDH Éditions existe, c’est-à-dire depuis 2017, le livre d’entreprise est présent au catalogue. Après avoir réalisé 2 livres, les choses se sont un peu tassées, car la littérature et l’économie ont monopolisé nos ressources. En 2022, nous avons renoué avec le genre et la cadence s’est fortement accélérée en 2023.
YLR : Effectivement, j’en suis témoin et participant et ce que l’on peut dire du livre d’entreprise, c’est qu’il offre un référencement jusque-là inédit et une visibilité remarquable aux entrepreneurs qui ont tenté l’aventure.
JDH : C’est vrai que le livre d’entreprise nous permet de faire coordonner l’action médiatique de JDH Éditions avec celle de différents partenaires médias et notamment, vous l’avez nommé tout à l’heure, le groupe Lafont Presse.
YLR : En 2 mots, Monsieur Haddad, la démarche pour réaliser un livre d’entreprise ?
JDH : Nous l’écrivons, c’est-à-dire que nous présentons un biographe et des partenaires capables de réaliser le livre à des chefs d’entreprise, ceci dans le but de leur fournir en finalité un outil de crédibilité et de notoriété pour leurs clients et leurs prospects. La mise en page est faite par nos équipes, tout comme la correction, la couverture, etc., et après pour la diffusion, il y a plusieurs options… On va dire que dans les formules les plus classiques, soit le livre est édité par le groupe Lafont Presse soit directement par nos soins. Le livre est bien entendu, classiquement, comme pour chaque publication de notre maison, référencé sur toutes les plateformes de vente de livres, de la Fnac à Cultura, aux librairies en passant par Amazon, etc.
YLR : Et à votre maison de proposer aussi des plans de communication…
JDH : Oui et avec de plus en plus de partenaires que nous sélectionnons évidemment avec le plus grand soin, comme le groupe TV Finance qui permet à nos clients d’avoir accès à des émissions de télévision professionnelles, diffusées sur La Tribune ou encore Le Figaro… et aussi quelquefois, suivant le sujet et suivant la notoriété de l’entreprise avec laquelle nous travaillons, d’obtenir des passages sur des chaînes du bouquet numérique, comme NRJ12 ou BFMTV par exemple.
YLR : J’ai aussi constaté que la maison JDH était très réceptive à ce qu’on appelle « le réseautage », et que vous-même étiez favorable au rapprochement de différentes entreprises, pas forcément concurrentielles d’ailleurs, pour qu’elles-mêmes puissent développer de nouveaux partenariats…
JDH : Tout à fait… Notre portefeuille clients s’étoffe en conséquence de nos publications et parfois nous repérerons des synergies possibles entre telle ou telle entité… cela fait partie de l’accompagnement que nous proposons… N’oublions pas que la société mère de JDH Éditions est la société EDICO. EDICO qui veut dire édition et communication. C’était le vœu de mon associée Cynthia Skorupa dès la création de l’entreprise.
YLR : Alors, pour illustrer les partenariats dont vous nous parlez, Monsieur Haddad, je vais maintenant citer une publication en particulier, qui n’est pas une publication d’entreprise, puisqu’il s’agit des Enquêtes d’Icare publiées chez Lafont Presse Éditions en feuilleton dans Le Journal de France et qui sont récemment devenues un livre que vous avez produit sous l’étiquette « Lafont Presse Éditions », mais qui est mis en page, corrigé et illustré par JDH Éditions… Pouvez-vous définir votre rôle par rapport à ce nouveau partenaire ? Car j’ai récemment lu une interview vous concernant où vous êtes présenté comme « directeur de collection » chez Lafont Presse Éditions…
JDH : Nous avons noué en 2023 un partenariat avec Robert Lafont. Et justement, tout est parti du livre d’entreprise et du fait qu’EDICO voulait proposer des plans médias aux différentes entreprises qui la contactaient ou avec qui elle travaillait. Donc nous nous sommes mis en relation avec le groupe de presse Robert Lafont Éditions qui gère un certain nombre de magazines, plusieurs dizaines, et qui par le fait pouvait proposer des solutions à nos clients. Mais, rapidement, nous avons été un peu plus loin, et Robert Lafont nous a proposé d’externaliser la production de ses publications et donc de créer des collections dédiées.
YLR : L’édition de presse et l’édition de livres n’étant pas du tout la même chose.
JDH : Exactement ! Sachant que chez EDICO nous avons les équipes pour produire des livres et donc tout est déjà en place. Ce qui n’est pas le cas pour notre partenaire.
YLR : Donc EDICO prend en charge la réalisation complète des livres que veut publier le groupe Robert Lafont Presse & Éditions ?
JDH : Et aussi, bien évidemment, la distribution du livre par les créneaux habituels de JDH Éditions.
YLR : Et donc Lafont Presse Éditions reste le propriétaire des livres édités et le responsable de la publication ?
JDH : Tout à fait, c’est son rôle officiel et légal. Quant à moi, je reste évidemment le président de ma société d’édition.
YLR : Donc c’est un partenariat tout simple où finalement EDICO et les équipes de production et de rédaction de JDH Éditions n’apportent que leur savoir-faire ?
JDH : Oui, et donc pour répondre complètement à la question, je tiens à préciser que je ne suis en aucun cas directeur de collection pour ce cher Robert Lafont, mais bel et bien un partenaire d’édition.
YLR : Donc vous êtes partenaire et prestataire, mais aucunement un directeur de collection détaché au groupe Lafont.
JDH : C’est tout à fait exact.
YLR : Parlons maintenant si vous le voulez bien, Monsieur Jean-David Haddad, de l’actualité de la maison d’édition. Très récemment, il y a eu un salon financier organisé par JDH Éditions qui a remporté un vif succès…
JDH : Oui, et un salon qui signifie aussi le retour de JDH sur la scène principale de l’édition de livres économiques.
YLR : Et dans le domaine, la maison a connu quelques succès, notamment sur des publications relatives au trading…
JDH : Nous avons acquis une véritable renommée dans le domaine, et aussi en publiant des livres intemporels sur l’économie, j’entends par ce terme les classiques du genre, comme nous allons également explorer en permanence de nouveaux territoires de l’économie avec des auteurs remarquables.
YLR : Comme le livre sur le trading à effet de levier de l’analyste économiste Romain Daubry ?
JDH : Oui et avec d’autres auteurs encore et aussi quelques surprises qui seront annoncées en temps voulu pour le premier semestre de l’année 2024.
YLR : L’économie passionne les foules, initiées ou non initiées, nous le constatons tous. D’autant que la situation internationale du moment n’est pas spécialement brillante et que nous sortons d’une grave crise liée à la pandémie du COVID-19. Cependant, j’observe en économiste amateur que les grands krachs boursiers qui ont été prédits, par certains auteurs de la maison JDH et par des chroniqueurs TV appartenant aussi au panel d’auteurs de la maison, ne se sont pas produits. Et qu’au contraire, l’économie qui est pourtant prise dans une situation à tiroirs, se maintient en créant une sorte d’économie adaptative, qui semblerait-il, a évité le pire au niveau des places boursières mondiales. Et donc vous publiez comme vous intéressez les lecteurs à ces techniques alternatives.
JDH : Oui, et je crois comprendre que vous faites référence au livre de Daniel Cohen de Lara, Le pouvoir d’Ichimoku, paru récemment.
YLR : Vous pouvez nous dire quelques mots sur ce livre ?
JDH : Il est à découvrir, c’est un très beau format couleur, presque artistique, et disons que c’est un livre d’analyses et de méthodes boursières et financières qui détonne par son originalité et surtout qui révèle et met en avant le fameux dispositif « Ichimoku ». Avec les Memoria Books et les nouveaux « performeurs » de l’économie, nous avons l’histoire et les bases de l’économie et aussi l’avenir de la discipline. L’économie est une matière vivante.
YLR : Mais revenons au salon économique JDH qui s’est tenu récemment.
JDH : C’était un événement festif, comme il y en a rarement dans ce secteur, qui s’articulait autour d’une conférence et de trois de nos auteurs qui présentaient leurs livres, avec nos partenaires de la soirée l’AFATE et Bourse Direct, le tout couvert par des journalistes de la télévision et de la presse écrite et numérique. L’événement a drainé un public international. Et j’y ai fait de très belles rencontres. Qui aboutiront à des projets, très certainement. Notamment pour de l’édition économique et politique.
YLR : Eh bien merci pour toutes ces précisions, Jean-David Haddad, et je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année, ainsi qu’à vos équipes, vos auteurs et vos partenaires. Un dernier mot ?
JDH : Merci à nos équipes et à nos associés d’avoir tenu le cap durant cette année particulièrement difficile, et merci à nos auteurs et à nos lecteurs. Bonnes fêtes de fin d’année à tous.
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