Montjoie, Saint Denis, que trépasse si je faiblis !

 

Monsieur Le, je vous écris une bafouille que vous lirez sûrement, si vous n’avez pas trop mal aux dents  ni à la bouille, après vous être fait claquer le beignet à la télévision devant la France entière.

Monsieur Le, cette claque sur le pif, nous sommes quelques millions de Français qui aimeraient bien vous la donner.

J’en fais partie, ma femme aussi, mon frère aussi et beaucoup de mes amis. De la Bretagne jusqu’à Paris, je peux vous assurer, qu’il y aurait des volontaires.

L’homme qui a osé se soulager, quelles que soient ses raisons, vous a humilié au cri de guerre des chevaliers français. En criant aussi par cette formulation choisie qu’il ne voulait plus de votre régime liberticide et imbécile. Et pour se faire, il a donné à notre pays votre patronyme, qui pour le coup a résonné comme résonnait jadis, le nom d’une Baronnie félonne.

Qu’il soit un admirateur de Godefroy de Montmirail, qu’il soit un descendant direct de Louis VI le gros, qu’il soit locataire d’une particule ou qu’il soit simplement un peu fou, peu m’importe, ce que je vois dans son action, c’est le symbole.

N’allez pas croire que je suis royaliste, ou manipulé par les rouges ou les bleus, sachez seulement que je ne suis d’aucune liste.

D’aucun parti.

Je peux écrire que comme beaucoup de français, aujourd’hui encore plus qu’hier, si l’occasion se présentait, je voterai Coluche. Que les politiques dans leur totalité n’ont aucun crédit à mes yeux larmoyants de veuf de la république.

Monsieur Le, sans vouloir alimenter le débat des chroniqueurs des chaînes d’infos, pour moi et beaucoup d’autres, ce n’est ni la fonction, ni la république qui sont visées à travers le geste, mais seulement vous et votre mandat.

Et ce geste, à quelques mois de la clôture de votre quinquennat, en dit plus long que les discours de l’opposition qui font actuellement le bilan de vos actions et de celles de votre gouvernement de circonstance.

Monsieur Le, je n’imagine pas de Gaulle, Giscard ou Mitterrand, ou encore Chirac, prendre une claque sur le pif.

On pouvait ne pas les aimer, mais eux, ils étaient respectés par la grande majorité du peuple français.

Monsieur Le, si jamais vous allez plus loin que le cercle de vos sympathisants dans vos déplacements, si vous marchez ailleurs qu’aux côtés de vos loyalistes, je peux écrire sans m’avancer, que les œufs et les tomates vont pleuvoir. Et que même tous ces gens que vous avez ruinés ne regarderont pas à la dépense pour vous envoyer en recommandé et avec accusé de réception, une salade de saison sur le nez.

Cette gifle est une tarte à la crème.

Elle n’est pas violence, mais dérision.

Et cette dérision, avec ce que notre pays vit depuis 2017, il  en a bien besoin.

Je n’ai jamais mis de gilet jaune, je n’en mettrai jamais, je n’ai jamais embrassé un flic, je n’ai jamais milité, mais, comme je suis las de voir le drapeau noir flotter sur ma marmite, modestement, contre votre service, et depuis près de deux ans, je prête allégrement ma plume à ce qui vous ennuie. Et je continuerai.

YLR.