AINSI VONT LES DEDICACES

Les dédicaces sont des moments riches en rencontre. A condition de savoir les provoquer. J’ai ainsi appris qu’il ne faut pas attendre que les gens viennent vers l’auteur. Ils n’ont que très peu de raison de le faire, nous ne sommes pas célèbres et ils ne nous attendent pas. Alors il est nécessaire de les interpeller, d’aller rechercher le dialogue. La plupart du temps, les passants passent, ils sont pressés, ce n’est pas leur rayon ou ils ont mieux à faire. Ou alors ils sont ici pour une raison précise et nous n’en faisons pas partie. Certains s’arrêtent toutefois, ils sont polis, alors on leur fait le pitch. Pour nous auteurs, c’est l’occasion de parfaire notre discours. Ils semblent apprécier mais ils déclinent, ils ont des excuses plein la besace. Parfois, cela semble fonctionner, il y a un échange. Cela ne veut pas dire qu’il aboutit mais on en ressort toujours grandi. Le partage commence ici. Et puis, il y a ceux qui sont conquis, ils l’étaient peut-être même avant qu’on ne le croit, mais ils auraient pu passer sans nous voir.

Hier au Cultura de Franconville, j’ai rencontré Micheline, la première qui a été séduite. Il y en a eu beaucoup d’autres, de 10 à 70 ans. J’ai été conquis par Eloane et Cloé, deux sœurs d’environ 11 ans, qui sont venues d’elles-mêmes vers Brillante et ont acheté chacune un tome. Il n’y avait pas d’adulte avec elles mais elles semblaient sûres de leur fait, avec une belle assurance et un sacré toupet. Elles m’ont carrément scotché. Ma dernière acquéreuse, Gilda 17 ou 19 ans, je ne sais pas trop, est venue avec une amie me demander une dédicace. J’ai apprécié. J’ai également signé pour Armelle, 10 ans, Marie et Yannick, à la retraite, Mélissa et Noémie, 12 ans, René qui remet en exergue une ancienne race de chevaux de trait du nord, Gilles et sa femme. Chloé était venue avec sa maman et nous avons beaucoup échangé sur les chevaux, les chiens, ce qui nous reliaient à eux. Un beau moment. Je n’oublie pas non plus Joshua, 12 ans, Alixe, Chanone ou Pierrette.

Et puis, cette dédicace a été l’occasion de rencontrer Nicolas MENTEC, un passionné de philosophie, qui pratique les ateliers philo, un domaine que j’ai moi-même encadré, et qui m’a fait part de sa publication sur les pensées cyniques.

Enfin, j’ai eu le plaisir de retrouver mon frère qui venait en voisin et que je n’avais pas vu depuis quelques mois.

Bref, beaucoup de partages, des connaissances, des amis, des rencontres. Telle cette femme qui met en place une bibliothèque pour apporter des livres à ceux qui en ont le plus besoin. Elle a écouté ma présentation et elle m’a promis de penser à moi.

L’autre jour, en dédicace avec un autre écrivain chevronné, celui-ci a cru bon de commenter en arrivant : « C’est parti pour une journée de solitude ». Eh bien non ! Je refuse cette façon de voir les choses. Je trouve que c’est au contraire l’occasion de parler à beaucoup de gens. Il faut savoir être humble, avoir un peu d’humour et prendre les choses avec légèreté.

C’est la teneur de mon message et ce que je ressens au moment où je vous écris.