Les doigts dans la complote.

Les doigts dans la complote.

Je complote, tu complotes, il complote, nous complotons, vous complotez, ils complotent…contre qui ? Contre quoi ? Parce qu’un complot vise une cible. Un pouvoir. Un personnage. Dans « nos jours d’après », le complotisme rejoint le populisme. Si j’en crois les réactions de notre lectorat sur les réseaux sociaux. Le populisme, est admis comme un fait de société, à but politique, comme une manière de dire et de faire qui séduit ou convainc la masse. Ainsi, un homme, pourtant issu de la droite conservatrice, qui restaure les libertés individuelles au sortir d’un conflit, qui créer la sécurité sociale, qui créer les allocations familiales et l’assurance chômage, qui donne le droit de vote aux femmes, qui dans la foulée créer les CHU et la régionalisation, qui lance de grands travaux, est un populiste. Si. Car il satisfait le plus grand nombre et pire, il se fait élire au suffrage universel direct. Un truc de fou. Donc, de Gaulle était populiste. Preuve en est, pas un de nos politiques ne se réclame pas de lui.

Un complotiste, qui se bat contre une force politique, militaire et mécanique, dépassant de loin tout ce qu’il pourrait réunir comme forces vives pour son action, comme capitaux et comme apports industriels, comme diraient quelques financiers de mes connaissances, ne vise qu’une chose : faire tomber le pouvoir. Pour cela, il devient populiste. C’est une obligation. Il faut que des idées circulent en masse pour que se créer un mouvement dissident qui a non seulement de l’adhérence, mais aussi de l’adhérent. Quitte à flirter dangereusement avec la case prison. Partant de ce principe, Mandela, Jean Moulin, Rol-Tanguy, Gandhi, Lech Walesa, Luther king et j’en passe, sont des complotistes.

La théorie du complot, largement servie par vos romanciers et cinéastes et séries télévisuelles, c’est autre chose. Autre chose, qui  pourtant, de Karl Popper, à Peter Knight, en passant par l’affaire Dreyfus ou l’assassinat de Kennedy, s’entend sur les termes suivant : une cause unique à des faits avérés, dans le but de garder le pouvoir pour l’élite en place, ou/et la dominance financière et religieuse sur le monde au détriment de la marche de l’histoire qui elle, induit une multi causalité à toute situation humaine et politique.

Mais, en ces jours sombres comme la nuit de demain, quelqu’un qui critique les décisions gouvernementales, médicales ou sociétales, que nous subissons tous, s’expose au risque d’être assimilé à un complotiste qui a pour but de renverser l’ordre établi.

Mais, où est son profit ?

Quel résultat pour lui ?

Car le « complotiste de base », celui qui écrit, dit, filme et démontre par A + B les absurdités que l’on subit, ne veut pas le pouvoir. On lui donnerait qu’il ne saurait pas quoi en faire ! C’est juste un photographe portraitiste des couleuvres que l’on tente, dans une crise ou dans une autre, de vous faire avaler. La nuance est d’importance. Il me semble. Donc, partant de cette analyse simple, je suis un complotiste, la plupart de mes amis le sont, et mon chien aussi quand il refuse ses croquettes et louche sur mon assiette.  Se bat-il  en « sous pattes » contre les industriels de la croquette ?

Je suis aussi un complotiste quand je ne crois pas une seconde à la bienveillance de notre gouvernement, quand je refuse déjà un vaccin, quand je discute des sondages orientés, quand je critique des chiffres sanitaires tronqués… Quand je ne porte pas mon masque sur la plage, quand j’écris cet article. Et surtout quand je pose haut et fort cette question ; à qui profite le crime ?

YLR, rédacteur en chef.