À force de crier au loup… par Yoann Laurent-Rouault.

À force de crier au loup…

Je comprends, à lire vos postes sur différends réseaux sociaux, et certains me font de la peine tant on sent l’angoisse, le questionnement et parfois la peur, que cette fois-ci, les Français  feront preuve de cette mémoire politique qui lui a  tant fait défaut  et que même nombre de leaders politiques, tous partis confondus, lui ont reproché par le passé.

Je vois, comme tout éditorialiste qui se respecte, que le traumatisme, même dissimulé derrière l’humour ou la colère, est profond.  Je sens que certaines personnes sont au bord de la rupture. Que le monde qu’ils connaissaient ne ressemble plus en rien à ce qu’il est devenu en l’espace de quelques mois et qu’ils sont perdus.

Je devine que pour certains d’entre nous, cette crise est l’épreuve sociale et existentielle de toute une vie.

Je constate aussi que la population ne pardonnera pas, que ces gouvernants auront un jour à rendre des comptes et que ces deux idées transpirent dans les commentaires que je peux lire sous les vidéos, sous les interviews, sous les rapports et tout autre poste.

Je vois aussi que beaucoup d’entre nous cherchent des personnalités « propres » et influentes pour savoir où se placer,  et ainsi derrière quelle bannière et quelle vérité se ranger.

Je constate  la détresse, de mes proches, de mes connaissances… et je n’ai que mon clavier et mon téléphone pour tenter de leur répondre. Et c’est bien peu de chose.

Aussi, rassurons-nous et unissons-nous, réfléchissons ensemble, partageons les informations, écoutons-nous avec le plus d’impartialité possible, soyons patients et pédagogues. Il ne s’agit pas de nécessairement  faire une révolution, mais de faire passer le message suivant : le peuple est souverain en son pays. Les élus sont au service du peuple. La république vivra.

Passons le cap de la division, on sait que cela ne mène nulle part.

Une fois que cette crise sanitaire en costume vichyssois sera derrière nous, soldée non pas par la médecine, mais par les urnes (souhaitons cette solution plutôt qu’une guerre civile), une fois que la vaccination sera enfin libre de choix, une fois que nous aurons le recul et les garanties nécessaires sur ces sérums de circonstances, une chose est certaine, la classe politique qui remplacera celle-ci aura à cœur de ne pas reproduire l’erreur de sous-estimer la population de ce pays et d’exploiter les vieilles canalisations des politiques d’antan.

Le schéma infernal que nous a dessiné l’actuel gouvernement sera le contre-exemple par excellence de la gestion d’une crise sanitaire. Tant et si bien, qu’en cas de véritable fléau « biblique » à venir, les nouveaux dirigeants tarderont à réagir. Par peur et par  la faute de ceux qui croient aujourd’hui tenir dans la paume de leurs mains l’opinion publique.

Au niveau où sont les gouvernants, les places sont chères. Et le chef, comme les ténors de l’actuel gouvernement, ont à mon sens ruiné définitivement leurs carrières politiques. La leçon que donne notre peuple fera école. Comme à chaque fois que notre pays s’est mis debout face au vent.

Mais, ces dirigeants, auront aussi aggravé la situation du pays, causés de multiples fractures et probablement ruiné son économie et ce qui est tout aussi grave, ils auront accéléré la rupture entre le peuple et les élus, car demain, qui sera capable de faire confiance au président et au gouvernement qui succédera à celui-ci ?

 

Yoann Laurent-Rouault.