C’était en novembre 1995. Il y a plus de 25 ans. Plus qu’un quart de siècle. Déjà. Le premier ministre israélien Yitzhak Rabin était assassiné à bout portant par Ygal Amir, toujours en prison.
Alors que le conflit israélo-palestinien s’est récemment embrasé, le tout récent film israélien INCITEMENT est plus que jamais d’actualité.
Vu que les images d’archive de l’époque étaient très fournies et d’une qualité proche de celle des images d’aujourd’hui, le réalisateur a réussi la prouesse de superposer ces images avec le film, en permanence. Pas besoin d’avoir pris un acteur pour jouer le rôle de Rabin, c’est l’ancien premier ministre lui-même qui apparait régulièrement à l’écran. L’instant du meurtre, qui avait été filmé par les caméras, est totalement en superposition avec la séquence du film correspondante. Ce procédé a souvent été utilisé dans le cinéma mais pas à ce niveau. Une vraie prouesse de mêler ainsi la fiction (très proche de la réalité) avec les archives.
Au-delà de ces aspects techniques, ce film nous replonge dans le climat de l’époque, celui d’une guerre civile naissante entre laïcs/partisans de la paix, et religieux/opposés au processus de paix. Il met en avant la place, contestée par certains, de la démocratie en Israël, et permet de voir le processus par lequel ce jeune étudiant, loin d’être désocialisé, ou fanatisé, en est arrivé à prendre cette terrible décision d’assassiner un chef d’état. On revoit le jeune Netanyahou, aux portes du pouvoir, alors qu’aujourd’hui il arrive à la fin de son cycle de pouvoir et a quasiment l’âge qu’avait le vieux Rabin quand il a été assassiné.
Une génération est passée. Mais le conflit demeure. Et même si la société israélienne, meurtrie par cet évènement, n’est plus dans les prémisses de l’implosion comme en 1995, le conflit israélo-palestinien demeure latent et vivace à la fois.
