La chèvre de monsieur Seguin…

 

C’est une demande assez particulière que m’a faite l’auteure, journaliste, économiste et préfacière de la présente édition, Simone Wapler, pendant une émission de webTV que je produis et anime. Simone Wapler qui a publié dernièrement un pamphlet dans la collection JDH éditions, « Non l’état ne nous protège pas ! » (Prix de l’ALEP 2021), est une femme impressionnante, par son charisme et ensuite par sa culture et son talent. Défenseuse des libertés individuelles, elle a signé ici une préface pour le moins inspirante. Son propos, et je la rejoins, était de dénoncer cette pensée oppressante sur un personnage féminin, qui plus est, et qui fleurissait alors au siècle dernier. Une pensée phallocrate, bourgeoise et conformiste à souhait. Nous le savons aujourd’hui, Alphonse Daudet n’était pas un grand défenseur des libertés. Je suis également coupable du *dossier réalisé pour cette édition, reprenant la thématique de la popularité d’un conte et de ses implications dans la culture.

L’idée était donc de partir sur une série de 10 illustrations résolument en décalage avec l’époque de Daudet, pour les éditions Memoria Books, avec un soupçon de « girl Power » et une touche d’humour noir. La réalisation de ces illustrations, en compagnie de Paola Cousino de Banuelos, ma co-auteur sur ce travail, fut assez rapide. La trame de fond étant bien évidement le texte de Daudet, c’est-à-dire le dérouler de la fabulette. « Blanchette est une jeune fille », ce fut la première réflexion de ma co-auteure. Ce qui nous fit rapidement sortir des schémas classiques des dessins pour enfants, type « petit prince », pour aller vers de l’art « l’underground », un tantinet british dans ses allures. Pourtant, c’est qui était écrit sur le cahier des charges. D’où d’ailleurs, la présence de Paola sur ce projet. Mais, sa vision féminine (et non féministe, elle ne supporte pas le mot de son propre aveu) mit alors en relief dans mon esprit des années d’ignorances par rapport au sujet.  Le ton était donné.

Plastiquement, les réalisations sont soit des collages scannés et retravaillés sur logiciel, soit des dessins originaux scannés et retravaillés à l’écran, soit des montages « photos ». Bref, entre ancienne et nouvelle école, nos cœurs ont balancé. Mais si nous avons tenu à donner des références graphiques anachroniques (sujet de discussions animées avec l’éditeur), comme le loup de Tex Avery, par exemple, c’était simplement pour « actualiser » et le propos et le sujet. Et aussi dans le souci de ne pas refaire un énième travail anonyme d’illustration sur Daudet. Ainsi avec nous, Blanchette va en boîte, cherche  les sunlights des tropiques, veut voyager à New York, veut voir le loup etc. Et nous en passons par pudeur. Monsieur Seguin est décrit ici comme censeur, son chien de berger comme complice policier et les chèvres disparues sont le drame des âges. Défenseuse de la cause animale, ma co-auteur a cependant voulu, dans les deux dernières illustrations, attirer l’attention sur le destin commun d’une chèvre, car quoi qu’il arrive, Blanchette ou une autre  auront de grandes chances de finir à la casserole de toutes les  façons possibles et imaginables.

Autres métaphores de début de siècle…

Yoann Laurent-Rouault.

 

C’est une demande assez particulière que m’a faite l’auteure, journaliste, économiste et préfacière de la présente édition, Simone Wapler, pendant une émission de webTV que je produis et anime. Simone Wapler qui a publié dernièrement un pamphlet dans la collection JDH éditions, « Non l’état ne nous protège pas ! » (Prix de l’ALEP 2021), est une femme impressionnante, par son charisme et ensuite par sa culture et son talent. Défenseuse des libertés individuelles, elle a signé ici une préface pour le moins inspirante. Son propos, et je la rejoins, était de dénoncer cette pensée oppressante sur un personnage féminin, qui plus est, et qui fleurissait alors au siècle dernier. Une pensée phallocrate, bourgeoise et conformiste à souhait. Nous le savons aujourd’hui, Alphonse Daudet n’était pas un grand défenseur des libertés. Je suis également coupable du *dossier réalisé pour cette édition, reprenant la thématique de la popularité d’un conte et de ses implications dans la culture.

L’idée était donc de partir sur une série de 10 illustrations résolument en décalage avec l’époque de Daudet, pour les éditions Memoria Books, avec un soupçon de « girl Power » et une touche d’humour noir. La réalisation de ces illustrations, en compagnie de Paola Cousino de Banuelos, ma co-auteur sur ce travail, fut assez rapide. La trame de fond étant bien évidement le texte de Daudet, c’est-à-dire le dérouler de la fabulette. « Blanchette est une jeune fille », ce fut la première réflexion de ma co-auteure. Ce qui nous fit rapidement sortir des schémas classiques des dessins pour enfants, type « petit prince », pour aller vers de l’art « l’underground », un tantinet british dans ses allures. Pourtant, c’est qui était écrit sur le cahier des charges. D’où d’ailleurs, la présence de Paola sur ce projet. Mais, sa vision féminine (et non féministe, elle ne supporte pas le mot de son propre aveu) mit alors en relief dans mon esprit des années d’ignorances par rapport au sujet.  Le ton était donné.

Plastiquement, les réalisations sont soit des collages scannés et retravaillés sur logiciel, soit des dessins originaux scannés et retravaillés à l’écran, soit des montages « photos ». Bref, entre ancienne et nouvelle école, nos cœurs ont balancé. Mais si nous avons tenu à donner des références graphiques anachroniques (sujet de discussions animées avec l’éditeur), comme le loup de Tex Avery, par exemple, c’était simplement pour « actualiser » et le propos et le sujet. Et aussi dans le souci de ne pas refaire un énième travail anonyme d’illustration sur Daudet. Ainsi avec nous, Blanchette va en boîte, cherche  les sunlights des tropiques, veut voyager à New York, veut voir le loup etc. Et nous en passons par pudeur. Monsieur Seguin est décrit ici comme censeur, son chien de berger comme complice policier et les chèvres disparues sont le drame des âges. Défenseuse de la cause animale, ma co-auteur a cependant voulu, dans les deux dernières illustrations, attirer l’attention sur le destin commun d’une chèvre, car quoi qu’il arrive, Blanchette ou une autre  auront de grandes chances de finir à la casserole de toutes les  façons possibles et imaginables.

Autres métaphores de début de siècle…

Yoann Laurent-Rouault.