Les frères Couillaud

 

On dirait le titre d’un vieux film, ou bien d’une comédie moderne à la sauce Palmashow. Mais non, les frères Couillaud sont des exploitants. Et pas n’importe quels exploitants. Des exploitants viticoles. Propriétaires et récoltants. Heureux dépositaire de la marque du Clos du Petit Château. Leur sélection vieilles vignes, dans la catégorie du Muscadet de Sèvre et Maine sur lie, est un régal pour le gastronome avertit, et de plus, très raisonnable en fruit. Idéal à l’apéritif, parfait pour en accompagner treize à la douzaine, je parle des huîtres, vous aurez compris. Son délicat petit goût d’amande, sa gorgée profonde, longue et vive en bouche, la fraîcheur au palais et le fruit de la terre et du travail des hommes sur les papilles, bref une ligne fraîche et élégante, comparable à la ligne éditoriale de notre maison d’édition.

Trouvée au hasard d’un rayon , saisi au col sur une étagère, agitée dans le caddy puis dans le coffre de la berline, laissée reposer une nuit, mise au frais au petit déjeuner, déboucher à midi et servie quelques quarts d’heure plus tard, la jolie bouteille à long cou a accompagné les fruits de la marée du jour sans ressac. 75 cl de bonheur, qui depuis, se sont multipliés, ô miracle, dans ma cave en quelques litres. Je compte bien avec elles, épater quelques connaisseurs et fins dégustateurs, bretteurs devant Bacchus, et pervertir  ainsi quelques jolies dames et ainsi vendanger leurs délicieux sourires au détour d’un apéritif.

Les frères Couillaud sont dorénavant des amis. Il ne s’agit pas d’un cru, ni même d’un grand vin, mais c’est un bourgeois déguisé, un bobo rentier qui préfère la Fiat 500 à la BMW, l’écharpe de grand-mère au foulard de chez Hermès, bref ; un vin simple et honnête. Loin de toutes couillonnades.

Puisque maintenant, vous avez les références et pour moins de 6 euros, mesdames, messieurs, les tâte-vin, faites vous donc plaisir.

YLR