Un peu d’aventure en République Centrafricaine (suite et fin ) par Alain MAUFINET

Bonjour,

Il était une fois, au début du siècle, mon nom d’auteur était : Alain Badirac.

Je vous offre un nouvel et dernier extrait de mon roman : « Les griffes du destin ».

Nous sommes toujours en 1990, en République Centrafricaine.

 

Troisième extrait.

« Un homme pénétra sur la terrasse. Son costume gris perle, impeccable, tranchait avec son visage couvert de sueur. La soixantaine, il transpirait la peur. Habitué à faire fléchir ceux qui l’entourent, il hurla ses questions.

« D’où venez-vous ? Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous arrivé jusqu’ici ? Les émeutiers sont partout ! Que faites-vous ici, dans un de mes fauteuils ? »

La jeune femme se redressa, soudainement autoritaire. Son bras clair tournoyait au-dessus de l’osier. Ses bracelets d’or tintaient.

« Laissez donc, Jean-François, notre invité reprendre ses esprits. Vous manquez à tous vos devoirs. Je viens de le convier à partager le petit déjeuner du condamné. Nous, nous connaissons la région, nous tentons de fuir pour sauver nos vies. Lui, il visite. Il n’a donc aucune chance. »

Et un rire clair inonda la terrasse. Il ricocha cristallin longuement sur chaque parterre. Pierre était subjugué par le charme de son hôtesse. Sa chevelure ondulait, et le péril, qui s’annonçait, s’effaçait. Tout autre que lui, aurait tremblé de peur. Lui, il laissait flotter un sourire sur ses lèvres. Il fixa ses interlocuteurs.

« Oui, je me retrouve chez vous par hasard. Alors, si ma présence vous dérange, je peux reprendre ma route… »

Les applaudissements spontanés de la blonde rieuse retentirent entre les fauteuils en osier. Un tel rire éloignait toute inquiétude.

« Nous ne sommes que deux, nos gardes et serviteurs se sont enfuis. Ils ont d’ailleurs pillé deux de nos chambres. Jean-François vient d’apprendre que nos protecteurs locaux avaient définitivement oublié leurs promesses. Alors au point où nous en sommes ! »

Le sexagénaire s’était subitement calmé. Ses mains tremblaient toujours. Il entama un monologue, d’une voix lasse, monocorde. Il enchaînait les critiques violentes contre le monde politique, contre l’action de la France.

« Nous cultivions du sisal, du tabac, des hévéas, dans ces régions. Les planteurs sont tous partis. Tout tombe en ruine. On nous vole nos biens, on nous exproprie par la force. Mes amis fuient, ou se recroquevillent, autour de notre base militaire. Nos alliés occidentaux, et Africains nous poussent vers la sortie… ».

« Allons Jean-François, ce n’est pas le moment de se lamenter ! »

Le sexagénaire leva la tête. Il fixa Pierre. Sa voix se fit plus mielleuse.

« Mais, trêve de bavardage, puisque vous êtes là, vous pourrez peut-être nous aider à sortir de ce piège… Je saurais m’en souvenir… »

Pierre hésitait. Il regardait la jeune femme. Il suivait chacun de ses mouvements. Il ne pouvait s’empêcher d’accrocher son sourire. Puis, sans réfléchir, il acquiesça. Elle se leva spontanément, en levant son pouce pour le remercier.

« Le touriste qui devient garde du corps, quelle aventure ! Voici un titre de roman… À défaut d’écrits, la maison n’étant plus vraiment sûre dans l’heure qui suit, il nous faut un porteur solide. »

D’un geste, elle montrait trois gros sacs de voyage.

« Jean-François veut sauver sa vie et un peu de paperasses pour protéger sa survie. Je vous préviens, chaque sac pèse une tonne. »

En soupesant l’un d’entre eux, Pierre songeait qu’une telle aventure allait agrémenter ses vacances. Il aurait pu, s’il avait été honnête avec lui-même, reconnaître que venir en aide à la jeune femme ne lui déplaisait pas.

« Où devons-nous aller ? Avez-vous encore un véhicule ? des armes ? Vous porterez un sac à deux. Je porte les deux autres. Nous prenons également de l’eau. Et… la ‘fondation’, qui sont ces gens ? »

Les yeux de Marlène brillaient. Elle se rapprochait. La musique de sa voix ne laissait pas présager qu’elle craignait le danger qui se rapprochait.

« Impressionnant pour un touriste ! La ‘fondation’ s’est engagée à nous extraire vers quinze heures, d’une petite masure en pierre située en bordure de la propriété, à quinze minutes à pied. Nos voitures sont détruites. Il nous reste un fusil à pompe que j’avais caché, avec une boite de cartouches à petit plomb. »

Le propriétaire des lieux s’insurgea. Il leva les bras, son souffle était court. Sa voix manquait de puissance.

« Marlène, vous nous livrez à un inconnu ! »

 

Pour connaître la suite, il faut me contacter. Ce roman n’est plus édité, mais j’en possède encore quelques exemplaires.

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