Incroyable Cendrillon !

Cendrillon du trottoir, de Bianca Bastiani

 

Je viens de terminer le roman de Bianca Bastiani qui est un roman autobiographique, comme son nom ne l’indique pas. Avec l’auteur, nous sommes amis sur facebook depuis quelques mois et nous avons partagé plusieurs podiums de ventes chez notre éditeur jdh. Cela crée des liens forcément. Surtout que Bianca est une personne attachante, très respectueuse et pleine de talent.

Ce qu’elle entreprend avec ce livre est très courageux et j’imagine combien il a dû être difficile de parler de ce passé rempli de souvenirs cruels.

Comme dit Pennac, Daniel, de son prénom : « écrire, c’est en finir avec ». Et j’espère qu’avec ce livre, le but a été atteint.

Je ne vais pas ici raconter le contenu de cet ouvrage, aux lecteurs de le découvrir et de s’en faire une idée. Je peux juste dire que ce qui est raconté est narré avec beaucoup de pudeur et le recul nécessaire. Et que nous nous enfonçons dans un monde très particulier et pervers qui est celui du SM, comprenez Sado Masochisme.

Je n’ai évidemment pas beaucoup aimé les souffrances qu’a dû endurer l’auteur au travers de ce livre.

Mais j’ai beaucoup aimé l’écriture, la construction de cette écriture, qui s’appuie sur une play liste où certaines chansons me parlaient beaucoup et où d’autres m’étaient inconnues.

On devine que ce sont ces musiques qui ont non seulement accompagné Bianca mais l’ont soutenue peut-être, l’ont aidée à ne pas sombrer. Car elle a frôlé le point de non retour plusieurs fois et elle aurait pu ne jamais raconter cette histoire.

Et surtout cette écriture nous amène à mieux la découvrir, à mieux la comprendre. Et comprendre que ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui. Il suffit parfois de pas grand-chose pour la vie dérape. La confiance et l’amour que l’on place dans la – seule ?- personne qui nous remarque et nous met en avant – croit-on – par exemple. Il y aura toujours des personnes fragiles et d’autres qui prendront un malin plaisir à en profiter. Mais les personnes fragiles peuvent révéler des forces que l’on ne connaissait pas, que l’on ne soupçonne pas.

Et la force de Bianca tient peut-être dans cette aptitude à créer de la poésie avec ses mots qui viennent de l’âme, car ses vers font aussi bien mouche que sa prose et, c’est une autre particularité de ce roman, on peut les découvrir en toute fin du livre.

Pour résumer, ce livre, c’est du roman, de l’autobiographie, de la musique (on a des airs qui viennent danser avec nos pensées) et c’est de la poésie pure, d’une très grande beauté.

Alors un grand bravo, Madame Bianca Bastiani, qui n’est qu’un nom de plume, et un grand merci de nous ouvrir les yeux sur ce monde malsain et nous faire comprendre qu’ une rose peut éclore au milieu d’un champ de fumier.

Une autre grande force de l’auteur, c’est de ne pas en vouloir à l’affreux individu qui l’a entrainée là-dedans, car c’est peut-être une victime de ce monde, malgré lui, c’est aussi de ne pas le juger. Ce roman n’est pas destiné à la vengeance, inutile, mais à la reconstruction.

Alors chère Bianca, je vous souhaite une très belle reconstruction, dans l’écriture par exemple où vous excellez. Je crois savoir qu’un autre projet va bientôt voir le jour et je suis impatient de le découvrir. J’aurai grand plaisir à vous lire dans un registre différent.