Les vœux 2022 du rédacteur en chef.

 

L’année 2022 est mordue de 3 jours déjà, et c’est la rentrée littéraire qui commence. Pour la maison JDH dans son ensemble, comme pour nos médias, dont votre revue littéraire l’Édredon.

L’année 2021 fut riche en évènements, aux niveaux politiques comme sociaux. Elle a d’ailleurs mis un terme aux billets d’humeurs et autres éditos de la revue, tant les passions étaient exacerbées et tant les réactions des lecteurs et des intervenants étaient vives. La rédaction avait donc pris la décision, entre autres pressions juridiques, de mettre un terme à ces diffusions peu de temps après la rentrée de septembre. Non sans discussions animées en interne.

Je constate que cela n’enlève pas de profondeur au fossé d’opinion qui s’est creusé dans les rangs de notre communauté d’auteurs et de lecteurs, comme dans notre pays en général, quand je me promène sur les différentes presses et réseaux sociaux. Un vocabulaire redevenu courant, sorti tout droit du siècle dernier, sévit encore dans les articles que nous recevons, comme ailleurs. Partout, nous pouvons lire les termes de « collabos », « complotistes », ou encore les mots « dictature », « ségrégation » ou « obligation ». Et cela va durer. Cela va durer puisque malheureusement, ces mots correspondent à la situation du point de vue de chacun.

En mars 2020, notre société a eu un accident grave dont elle ne se remet pas. En 2021, elle est sortie du coma. Et il est probable que la convalescence sera encore longue. Et la haine vivace.

Cette année, nous voterons peut-être, car rien n’est acquis, et nous prendrons peut-être un nouveau chemin. Porteur d’espoir dans les deux camps. Souhaitons une réconciliation. Sincère. Même si le mal est fait. L’histoire nous a montré à maintes reprises que ces plaies sont difficiles à refermer. Et moi-même, j’ai du mal, comme beaucoup de gens, à faire taire ma colère. Mais, puisque c’est le temps des bonnes résolutions, essayons d’être conciliant.

Pour l’Édredon, afin d’éviter de nous autocensurer, comme de censurer nos auteurs, puisque d’habiles furets dénoncent régulièrement des contenus comme les nôtres aux autorités compétentes, nous axerons donc notre revue sur les livres que nous publions, sur les livres que vous avez aimés et sur la culture en générale. Même si la plume nous démangera certainement sévèrement aux grés des événements. Nous trouverons bien tous, individuellement ou en groupe, dans les mois à venir, une réponse à cette censure de plus en plus pesante, de plus en plus informatisée et qui amène de plus en plus de lourdes conséquences.

À titre personnel, je sais que tous ceux qui me lisent, et vous êtes nombreux et je vous en remercie sincèrement, connaissent mes opinions, savent que je suis un libertaire et un défenseur de la république telle qu’aujourd’hui elle n’est pas vécue. Je ne suis pas le seul, bien évidemment, mais, à censure, censure et demie et l’Édredon est utile à notre communauté. Je, nous, ne pouvons prendre le risque de le voir interdit, comme cela arrive de plus en plus à de nombreux supports web. Mais, nous sommes loin d’avoir dit notre dernier mot, et cette revue enfantera, probablement dans le courant de l’année, d’une fille indépendante. Libre et belle, rebelle et efficace.

En attendant, je vous souhaite à toutes et tous une bonne année 2022. Et que vive le livre !

Yoann Laurent-Rouault, rédacteur en chef.