Villa des orangers, de Régine Ghirardi

 

Ce livre, on est d’abord attiré vers lui par cette magnifique couverture dont on apprend qu’elle est l’œuvre d’un artiste, Aziz benja. Elle pourrait assez facilement résumer ce roman. Il y a la couleur qui domine, l’orange, une couleur qui saupoudre toute cette histoire car elle en est au cœur. Rappelons-nous que la couleur orange est celle de la joie et de l’épicurisme : c’est la couleur portée notamment par les moines bouddhistes. C’est aussi une couleur qui symbolise la communication et l’apprentissage. Donc on a bien là tous les ingrédients de ce roman. Et quand on sait que l’orange est la couleur de l’enthousiasme et de l’exaltation, on devine dans quel état on est plongé tout au long de sa lecture.

Il y a ensuite tous les petits détails, les nuances, les tons auxquels on ne fait pas attention du premier coup d’œil mais qui méritent que l’on s’y plonge pour les approfondir.

C’est un livre qui résonne un peu comme une tranche de vie. Tout y est douceur, art de vivre, goût pour la vie justement, un gout sûr et prononcé.  On s’y promène tranquillement, toujours en bonne compagnie, d’une allure paisible qui permet de ne rien oublier sur le bas côté. Les choses suivent leur cours et on ne s’y ennuie jamais car on est spectateur de ce qui s’y déroule. C’est tout le talent de l’auteur dont l’écriture est très recherchée sans être rébarbative. Les mots s’enchainent à leur juste place, avec la dose nécessaire pour que l’on s’imprègne de cette prose mais sans trop en faire, juste ce qu’il faut. L’histoire a finalement peu d’importance, ce qui compte, ce sont les relations entre chacun des personnages et surtout, l’amour qui se dégage des pages de cet ouvrage.

C’est exactement cela. Ce livre est rempli d’amour et il nous donne la liberté de le partager.

Et puis c’est un livre épicurien qui parle de peinture mais également de cuisine. On y apprend à bien vivre, à aimer les peintures, à se délecter de riches plats cuisinés…

..je nouai mon tablier et fis cuire les pâte dans beaucoup d’eau salée, trois minutes de moins que le temps indiqué sur le paquet. …une fois les oignons caramélisés, j’ajoutai une bonne quantité d’ail pressé et le laissai juste le temps qu’il prenne une légère couleur…

ou

Grâce au cours  du contraste clair-obscur, je réalisai que non seulement le violet et le jaune étaient complémentaires, mais qu’il avaient le pouvoir de posséder le plus puissant contraste clair-obscur, le violet étant la couleur la plus foncée juste avant et le jaune étant la couleur la plus claire juste avant le blanc…

Mais c’est également un livre qui nous accompagne sur le chemin de notre développement personnel, qui  parle d’expériences de conscience après la mort, bref un livre qui nous aide à aller plus loin.

Et puis, on s’arrête souvent pour boire un verre, champagne ou spritz ou encore vin italien dont j’ai oublié les noms, ce livre est rempli de petites pauses festives.

On y est souvent ému, on sourit régulièrement, le voyage y est doux et agréable.

L’auteur sait également imiter à la perfection les accents de ses personnages et on se surprend à « vivre » les scènes qu’elle décrit.

Il n’est pas étonnant que ce livre ait reçu le prix littéraire du Cercle Leonardo da Vinci au Palais Bourbon.

 

Résumé : Claudia est conservatrice et restauratrice d’art au musée des Offices. Elle travaille sur une toile du peintre anglais préraphaélite, Anthony Frederick Sandys. Maria-Maddalena est une descendante de ce peintre. Pour Claudia et Maria-Maddalena, la rencontre qui bouleversera leurs vies se fera aussi autour de l’art. Dans un camaïeu riche de sentiments, de petites touches de couleurs en aplats magistraux, les deux femmes nouent une amitié hors norme dans la belle Toscane de la Villa des Orangers.