Pour de faux

Pour de faux

Le vent de ces hivers fera danser les branches
Longs doigts articulés aux griffes acérées 
Érafleront en vain d’immenses masses blanches
Dans un ciel irréel en mode accéléré.

Les gardiens du grand froid surgiront d’un cocon
Etendront patiemment la nappe immaculée 
D’un décor animé de fragiles flocons 
En délicieux cristaux de neige acidulée.

Et les dessins d’enfants dans la buée des fenêtres
Feront naître les visages troublants et émotifs 
Des êtres imaginaires voués à disparaître
Transformant les douleurs en bonheurs si furtifs.

La lune de la nuit froide peinte à l’encre de Chine
Aura beau éclairer les fantômes du présent
Des hommes-loups égarés semblables à des machines 
Promèneront leurs ombres dans ce monde apaisant.

La mer exhalera ses atomes salés
En brume suspendue, interminable voile
Recouvrira la terre de vagues avalées 
Rappellera nos corps en poussières d’étoiles.