Sans blague ?

Sans blague ?

« Les Français les plus pauvres sont ceux qui ont le plus de maladies chroniques et vivent moins longtemps, confirme une étude du service statistique du ministère de la Santé publiée ce jeudi 6 octobre, qui permet cette fois de mesurer concrètement les inégalités sociales dans le domaine de la santé. »

France info pour la source. S’en suit une frémissante question que je vous livre brute, copiée et collée à la sueur du travailleur :

« Est-il vrai que 25% des Français les plus pauvres sont déjà morts à l’âge de 62 ans ? »

La réponse est dans la question, c’est le nouvel éditorialisme qui s’exprime, mesdames et messieurs, chapeaux bas. Saluons.  Saluons aussi cette lapalissade suivante : « Parmi les raisons avancées par l’étude pour expliquer ces écarts entre riches et pauvres : les conditions de vie, de travail, d’alimentation, les addictions ou encore l’accès aux soins. »

Pour m’être baladé dans l’entre-deux, c’est-à-dire entre pauvre et riche, j’ai constaté, avec charge familiale, qu’il vaut quand mieux avoir le portefeuille correctement garni pour se faire soigner. En premier lieu, il faut pouvoir se déplacer. Puis, il faut pouvoir bouleverser sans conséquence son emploi du temps pour aller aux rendez-vous (dommage pour un salarié au SMIG) . Ensuite, il ne faut pas que le mal soit galopant, car à la vue des délais ( 6 à 8 mois pour obtenir un rendez-vous pour une radio ou avec un spécialiste), il vaut mieux avoir quelques relations et je suis pertinemment convaincu que jouer au golf ou être éditeur peut favoriser une prise de rendez-vous rapide. Ensuite, la fatitude insupportable des médecins de la nouvelle génération fait que si vous êtes titulaire d’une CMU, vous aurez difficilement accès aux soins « réputés » de tel ou tel praticien. Le respect, là, il faut l’oublier aussi. Sans parler de cette mode des médecins qui consistent à faire dire à leurs secrétaires qu’ils ne « prennent pas de nouveaux clients ». Sauf si c’est un ami du Rotary club, un pote banquier ou un énarque de vos connaissances qui vous recommandent à l’éminent praticien.

La médecine est une putain et son maquereau c’est le pharmacien. C’est connu et c’est chanté. Et c’est vraisemblable. Une mère de famille qui n’a que 600 euros par mois pour subsister, une fois payé les 1500 euros de charges récurrentes et mensuelles, hésitera à passer à la pharmacie avec son ordonnance, comme elle hésitera à se faire remplacer ses lunettes ou à soigner cette fichue dent. Et je ne parle même pas de ceux qui sont en dessous des 1000 euros mensuels. Là, ce n’est plus de la vie qu’il s’agit, mais de la survie. Ce qui n’empêche pas les professionnels de santé de commettre des actes inutiles et coûteux à répétition et de se servir des anciens et des enfants comme vaches à lait. En attendant, nous cotisons. Le trou de la sécurité sociale n’est autre que celui du chômage. Les charges délirantes qui incombent aux employeurs font que l’embauche est réduite au strict minimum. Aujourd’hui, un salarié coûte deux fois et demie son salaire, en moyenne. Ce qui ne pousse pas le patronat à investir dans le contrat durable ni à penser « augmentations » ou primes. Évidemment ici, je ne parle que des PME et PMI. Pas des super structures commerciales ou industrielles.

Donc, la conclusion de France Info est que les pauvres meurent mieux que les riches (moins de cancers), mais plus jeunes. La belle histoire.

Pour ma part, comme dirait un grand philosophe français, « je préférerais mourir de mon vivant » plutôt que d’avoir à faire à notre formidable médecine française pleine de vices, de manquement et de pénuries.

YLR