C’est vrai, le présent n’est pas très bandant !
Les heures s’enchaînent dans une farandole de silences et de manques multiples. Nous avons droit à un mètre cinquante de survie, un mètre cinquante d’illusion, un mètre cinquante de solitude. Toucher, sentir, s’approcher, c’est interdit, mais heureusement demain existe. En vérité, pour réellement sortir de cette torpeur, il faudrait s’avancer vers l’horizon, et lui glisser tout bas au creux de l’oreille, que l’on reviendra bientôt. Cet horizon, il annonce des jours de caresses, de liesses, de retour à une vie ensoleillée, presque imaginaire aujourd’hui. Écrire est un confinement de l’âme, une émotion qui aide à supporter l’absence, mais cette fois-ci, c’est peu long oui. À tel point que la nuit, dormir devient un luxe, et se réveiller après de nombreux soubresauts, devient une invraisemblable routine. Il faut s’attarder sur l’avenir pour conserver la force du présent. Demain, espérons-le, le monde ne s’écroulera pas, parce que nous voulons tous qu’il revienne comme il était avant que nous le détruisions. Pour ma part, dès le premier soir, j’irai dans un restaurant de campagne avec ma Sacha, et ce sera génial ! On retrouvera le plaisir de partager des moments simples, des moments naturels et émouvants. Et puis, l’horizon me fera le cadeau de retrouver mes amis, on se boira un bon coup, on ira voir nos gamins mettre leurs dossards pour pédaler de bonheur, et enfin je continuerai d’écrire des centaines de lignes, parce que c’est mon oxygène.
Au bout de l’horizon, il y a la vie…