A l’attaque des libraires ! par Carlo Sibille Lumia.

A l’attaque des libraires ! par Carlo Sibille Lumia

Je me lance depuis plusieurs jours à bras le corps dans la promotion de C’est là que je l’ai vue, thriller psychologique paru fin juin aux éditions JDH dans la toute nouvelle collection Black-Files. Passés les premiers rendez-vous pour des articles dans la presse, les nombreux posts sur les réseaux sociaux pour attirer l’œil des boosktagrammeurs et bookstagrammeuses en vue de futures chroniques, il était temps pour moi de me confronter à la réalité du terrain…

Muni des communiqués et dossiers de presse fournis par la maison, du PDF du dernier article paru dans Le Républicain Lorrain et de mon plus beau sourire, je décidais de faire le tour des libraires de Sarreguemines, puis de Metz, les communes où respectivement je travaille et je réside.

J’ai été, il faut le dire, dans la plupart des cas très bien accueilli, les professionnels du livre montrant un intérêt certain pour mon roman. Même si certains d’entre eux n’ont rien pu faire, les commandes des livres présents dans leurs rayons étant centralisées, comme à la Fnac. Je tiens tout de même à souligner que l’employée de ce grand groupe, interpellée par mon roman, l’a cherché dans sa base de données et m’a assuré qu’elle allait le commander à titre personnel. Et demander à sa responsable d’organiser une dédicace durant l’été dans leurs magnifiques locaux jouxtant la gare une nouvelle fois élue plus belle de France…

Mais il suffit parfois d’une seule personne pour vous faire douter, casser votre dynamique, et votre moral…

« Pourquoi la maison d’édition n’envoie pas de représentant ? ça n’est pas à l’auteur de faire sa promotion… » « C’est de l’auto édition déguisé, non ?! Chez nous, on ne met pas en rayon ce genre d’ouvrages… » « Ah, de l’impression à la demande ! (en grimaçant) Dans ces cas-là, les retours ne sont jamais possibles, contrairement à ce qui est écrit sur votre communiqué… »

Malgré les multiples attaques, le désintérêt, voir le dédain, affiché par cette personne, qui ne prenait même pas la peine de lever les yeux de son écran d’ordinateur lorsqu’elle s’adressait à moi, je ne lâchais pas l’affaire :

« Ma maison d’édition assure bien une promotion et fourmille d’ailleurs d’idées à cet effet comme avec la dédicace en ligne organisée il y a quelques jours, ou encore sa chaîne Youtube, sa revue littéraire… » « Leurs livres sont disponibles sur les catalogues de toutes les librairies et de plus en plus de maisons d’édition ont recours à l’impression à la demande dans un souci de gestion de leurs stocks ! » « Les retours sont bien possibles, comme l’a confirmé le directeur de la maison d’édition dans une de ses vidéos YouTube à destination des auteurs. »

Après une quinzaine de minutes de pénibles débats, d’attaques multiples, et peut-être devant mon aplomb à lui répondre à chacune d’elles, mon interlocutrice prend finalement les renseignements sur le livre et « en informera ses collègues. Ce n’est de toute manière pas moi qui m’occupe des romans, ce n’est pas mon truc ! »

Toute cette haine, tout ce dédain pour ça… N’aurait-elle pas pu simplement transmettre directement aux personnes concernées, et ce, sans tout faire pour me décourager ?

Je suis ressorti de cette libraire un peu découragé, avec l’impression de devoir batailler, me prostituer, pour que mon livre ait une chance de finir dans leurs rayons.

Fort heureusement, quelques rues plus loin, je suis tombé sur une très charmante libraire fan de thrillers, visiblement intéressée par une intrigue se passant dans sa ville, et tout à fait disposée à

mettre en avant C’est là que je l’ai vue en rayons et à organiser une rencontre avec ses lecteurs à la rentrée. De quoi me redonner le sourire!