ALIEN NATION Par Nathalie SAMBAT.

ALIEN NATION

Par Nathalie SAMBAT

Celui qui voulait être séparatiste à la place des séparatistes

Article 26 de la déclaration universelle des droits de l’homme :

1. Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

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Dans le cadre du projet de loi contre les séparatistes, Macroléon sort de son bicorne un texte limitant l’instruction en famille aux impératifs de santé, l’école obligatoire à 3 ans et un encadrement plus renforcé des écoles alternatives, s’assoyant ainsi sur la déclaration universelle des droits de l’homme.

J’accompagne dans un cadre associatif des parents dont les enfants sont en phobie scolaire, une peur irrationnelle et multifactorielle qui empêche des milliers d’enfants de franchir la grille de l’école. Comme pour le Burn-Out de l’adulte, le jeune sombre dans un état dépressif, s’isole, et, s’il n’est pas entendu et bien accompagné, peut aller vers l’auto-mutilation, les troubles alimentaires et le suicide. Les origines de ce mal-être se trouvent majoritairement dans un fonctionnement cognitif atypique (autisme Asperger, troubles dys, haut potentiel, etc…), lui-même souvent source de harcèlement.

Parce que l’éducation nationale ne connait pas son public, ces enfants ne sont pas diagnostiqués, et lorsqu’ils le sont, mal accompagnés faute de moyens, de formations et d’ouverture.

La majorité des professionnels du soin en sont encore à la psychanalyse Freudienne à l’heure où les neurosciences apportent pourtant un éclairage évident sur ces profils différents. Trouver le bon accompagnant revient à chercher une aiguille dans une meule de foins avec des délais d’obtention de rendez-vous hallucinants.

L’instruction en famille, le CNED (cours à distance) et les écoles alternatives sont alors les seules solutions pour ces familles désemparées qui n’ont que peu de structures adaptées pour accompagner leurs jeunes.

La notion d’impératifs de santé de la loi me fait peur ! Car sur le terrain, la réalité aujourd’hui de ces parents qui doivent gérer une situation déjà compliquée, c’est la menace à l’information préoccupante et au placement ! On les oriente vers des centres médico-psychologiques qui majoritairement ne proposent pas les accompagnements qui fonctionnent. On vous y sert de ringards refrains sur l’attachement à la mère, Œdipe et autres théories moyenâgeuses, et comme il n’y a aucun résultat, on en conclut que le problème vient de la famille.

Il y a des enfants qui ne peuvent rentrer dans le moule parce qu’ils sont différents, que rien n’est mis en place pour les identifier et les accompagner et que l’éducation nationale broie impunément.

Dans les écoles alternatives que j’ai visitées, je n’ai vu ni Imams, ni prêtres ! Juste de la bienveillance, de l’empathie, du jeu et une pédagogie différente. Pour quel minime pourcentage d’extrémisme pénalisons-nous des milliers d’enfants dont cette parenthèse scolaire est vitale ? Comment est justifié cet amalgame ? Pourquoi régler un problème de moyens des services publics qui n’effectuent pas correctement les contrôles avec une mesure infantilisante et liberticide ?

Car au-delà de ces enfants à besoins particuliers, c’est bien la liberté fondamentale de chacun à choisir ce qui est bon pour ses enfants que vient piétiner cette loi !

Tout comme celle-ci, passée inaperçue, qui soumet les subventions versées aux associations à la signature d’un contrat de respect des valeurs de la république : elle est du même acabit. De quelles valeurs de la république parlons-nous exactement si les droits fondamentaux sont bafoués ? Si elles sont du niveau du port du short à l’école, je crains des dérives à la hauteur de la mégalomanie de notre chef de l’état !

Pour rappel, le Larousse donne cette définition du séparatisme : Attitude, tendance à sortir d’un ensemble national et à former une entité politique distincte de l’État d’origine. Monsieur Macroléon, ce sont exactement les armes que vous utiliser pour les combattre ! Qui est le séparatiste ?