Pour commencer, j’ai l’intention de raconter mon amour perdu dans le lointain, mon amour impossible dont les effluves aujourd’hui encore me bouleversent et font mon cœur chavirer comme au large les navires.
Naguère j’étais fille de joie, mais joyeuse, je ne l’étais guère.
Mes yeux pleuraient de honte et un soir, tu m’as tendu la main alors que je marchais sur le fil du rasoir, fragile acrobate des bas fonds.
J’étais une de ces fleurs de trottoir qui se fanent sur le bitume, mais dans ton regard je me suis vue princesse.
Les autres n’en voulaient qu’à mes fesses…
Dans tes caresses, j’étais si belle.
Mais on n’échappe pas à son destin surtout s’il est aux mains d’un vilain.
Faute de dignité où me draper, j’ai revêtu ma mini-jupe de cuir pour jouer la poule aux œufs d’or.
Quand tu n’étais pas là, je criais, mais en vain, personne ne m’entendait.
Les cris de désespoir restent muets quand on vit au ras des pâquerettes.
Et puis je t’ai perdu parce que le jour ne peut épouser la nuit…
Alors pendant un moment, de battre mon cœur s’est arrêté.