États d’âme d’un vacciné, partie 3. Par J.D Haddad.

Depuis l’Espagne, notre éditeur m’a fait parvenir cet article par mail, je le livre donc comme reçu, et j’en profite pour le remercier de ce témoignage qui ne sera pas sans toucher les « pros et antis » à la fois. L’Edredon a pour ambition de livrer les points de vues de chacun sans contre parties. C’est un espace de liberté. YLR.

États d’âme d’un vacciné, partie 3.

Je me suis fait vacciner en mai puis en juin. J’ai accompli ce devoir, en toute connaissance des risques à la fois de la maladie et aussi de la vaccination (car il y en a). J’ai pesé le pour et le contre, et aujourd’hui mon choix me satisfait. Je l’ai fait pour moi, pour mes proches, et aussi pour pouvoir traverser les frontières, car l’hexagone m’oppresse de plus en plus. J’ai pris un risque pour en réduire un autre (en sachant qu’on ne supprime pas le risque de choper le virus, car on est vacciné ; on le réduit simplement). Et pour un confort à la fois personnel et professionnel vu que je ne compte pas cantonner JDH ÉDITIONS aux frontières hexagonales. Mes associés sont d’ailleurs tout à fait d’accord avec cette idée.

C’est donc un choix personnel et professionnel, qui ne regarde que moi, que je n’ai pas honte d’exhiber à mes lecteurs, et aux auteurs de la maison.

Mais ce choix ne regarde absolument pas le restaurateur chez qui je vais aller dîner, pas plus qu’il ne regarde le vigile qui sera à l’entrée du cinéma où, moi qui suis un grand cinéphile, je me rendrais.

C’est très bien qu’il y ait un vaccin gratuit, chacun est libre de l’utiliser ou pas.

Je suis absolument contre l’idée même du pass sanitaire, qui ne fait déjà que diviser la société en deux. Et qui fait monter les haines, et les rancœurs, d’un côté comme de l’autre.

Il n’est pas question que je sois infantilisé en m’asseyant aux terrasses de café. Qu’un homme vêtu d’un uniforme bleu vienne me demander si je suis vacciné. Je n’ai aucun compte à rendre à ce type, fut-il représentant de l’ordre, sur mon parcours médical. Bon sang ! il y a un secret médical en France, qui ne regarde pas la police ni les restaurateurs, qui, les pauvres, ont le couteau sous la gorge.

Je profite donc d’être en Espagne pour m’attabler à une terrasse sans que quiconque me demande quoi que ce soit. Puis à la rentrée, les restaurants feront sans moi. Et les films attendront d’être en VOD pour que je les visionne. Je ne participerai que modérément à l’effort économique national de soutenir nos entreprises, puisque je dépenserai chez Netflix ou Orange au lieu de Gaumont ou UGC… puisque je dépenserai aux supermarchés ou chez le boucher du coin plutôt que chez le restaurateur d’en bas de chez moi… Mais je refuse ce flicage, cette infantilisation, insupportable.