Il était une fois Novland, Par Nathalie SAMBAT.

Il était une fois Novland

Par Nathalie SAMBAT

Avertissement : Toute ressemblance de ce conte avec une situation existante ou ayant existé ne serait que pure coïncidence…

 

Il était une fois, un pays où les gens avaient accepté l’inacceptable.

Bien sûr, certains avaient essayé de se révolter. Des pétitions avaient circulé en masse. Celle contre la loi travail avait dépassé le million de signataires, celle contre le secret des affaires avait obtenu plus de 450 000 signatures. Toutes ont été écrasées par le 49.3. Tel César baissant son pouce pour choisir la mise à mort d’un gladiateur ou d’un esclave, le jeune monarque utilisait son 49.3 quelques soient les hurlements de la foule dans l’arène…

D’autres étaient allés exercer leur droit de parole dans les rues et s’étaient fait massacrer. Un mouvement appelé « Gilets jaunes » avaient enregistré 11 morts, 24 éborgnés, 5 mains arrachés et plus de 4400 blessés. Chaque tentative de  liberté d’expression avait été bafouée avec la même violence : les infirmières, les urgentistes, les étudiants, les salariés, la fête de la musique, etc.

Dans ce pays, le monarque et ses sbires avaient tellement activé la mémoire traumatique des gens que la simple idée de croiser un képi les rendait docile. Il faut dire qu’ils maitrisaient la violence psychologique autant que la répression physique ! À coup de désinformations ou de fausses informations, ils avaient réussi à créer des clans. Grace au Novlangue qu’ils utilisaient à tour de bras, ils n’avaient même plus besoin de faire la guerre ! Les gens, infestés par le virus de la peur que faisait allègrement circuler la monarchie, se la faisaient tout seuls entre eux…

Ainsi, les anti-masques se déchiraient avec les pro-masques, les anti-vaccins avec les pro-vaccins, les cyclistes avec les automobilistes, les viandards contre les végétariens, les laïques contre les religieux, les blancs contre les noirs, les femmes contre les hommes, les jupes contre les pantalons… La guerre entre eux était partout ! Même entre les pauvres, ils avaient réussi à mettre en conflit les gens au RSA et ceux au SMIC grâce à une toute petite prime de 100€ !

Chaque propos d’opposition avait son étiquette pour réduire chaque détracteur au silence. Personne ne pouvait plus s’exprimer sans être traité de raciste, d’anarchiste, d’extrémiste, d’assisté, de féministe, de sexiste. Même écologiste était devenu un gros mot ! Houuuuuu ! Mais les pires du pire, c’était les complotistes !

Et tandis que le peuple faisait sa petite guéguerre d’étiquettes, le monarque arrogant et sa cour continuaient tranquillement de servir les puissants qui les finançaient en s’assoyant royalement sur les avis alarmistes des « Sachants » : déploiement de la 5G, autorisation des pesticides tueurs d’abeilles, du glyphosate,  fin de l’école à la maison et des écoles alternatives, couvre feu sans qu’aucun chiffre cohérent ne le justifie, etc.

C’est avec la même tranquillité que des privatisations massives s’opéraient discrètement.  Le jeune despote vendait tout ! Les aéroports, les autoroutes, certains services publics et même un bout de la baie de Saint Brieuc à Iberdrola pour installer des éoliennes.

Prisonnière de sa tour HLM, une belle et jeune princesse (Quoi ? Dans un conte !) s’inquiétait de tout ce qu’elle observait : Pourquoi le seigneur de Novland vendait il à petits prix des activités hautement rémunératrices ? Pourquoi continuait-il à maintenir des restrictions « éconocides » pour une épidémie moins mortelle que la grippe ? Pourquoi le peuple ne voyait il pas tout ce qui se dessinait ? Par les meurtrières de sa cellule, elle envoyait des avions en papier sur lequel elle écrivait des textes, pour alerter les gens. Elle n’était pas toute seule à s’agiter pour ouvrir les yeux de la population, mais même la plume n’avait plus le pouvoir d’éveiller les consciences. Les médias avaient anéantis la puissance des mots à force d’écrire de la merde et les mémoires traumatiques étaient trop fortes…

Alors ce qui devait arriver arriva… l’effondrement économique tant voulu par le fourbe souverain se produisit. Les plus puissants détenaient absolument tout et imposaient les conditions qu’ils voulaient au peuple affaibli et sonné, qui n’avait pas réussi à s’unir autour d’une cause plus grande que leurs petits intérêts personnels. L’eau, l’air, la terre, tout était soumis à une obéissance et une loyauté sans faille envers les puissants. Pour être libre de circuler, il fallait accepter les vaccins plein d’adjuvants toxiques qui enrichissaient les grands laboratoires. Pour bénéficier d’aides, il fallait s’engager à ne pas aller contre les valeurs républicaines qui légitimaient le pouvoir des dominateurs. Pour manger, il fallait accepter de travailler dans des conditions épouvantables et créer encore plus de richesse aux banques …

Quelques preux chevaliers avaient bien essayé de créer des lieux d’exils, appelés éco-village, mais la résistance avait été vaine. La jeune et belle princesse ne se maria pas et n’eut pas beaucoup d’enfants… Elle résista jusqu’au bout armée de sa plume.

Fin