Alors que les taux d’intérêt se tendent aux Etats-Unis, que le PIB américain a encaissé en 2020 sa plus forte contraction depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la perspective d’un retour de l’inflation anime les débats des économistes.
Alors que le peuple en bave, il ne manquerait plus que ça diront certains!
Mais aujourd’hui, l’incertitude sanitaire demeure avec l’émergence des variants et les psychoses médiatiques qu’elles génèrent. Aussi, le rebond économique prévu sur 2021 risque fort d’être inférieur à ce qui était prévu. Malgré la combinaison de ces éléments, plusieurs facteurs sont inflationnistes et soutiennent les marchés financiers. On peut citer les dépenses budgétaires, la FED qui est assez largement accommodante, un dollar relativement faible si on en juge par rapport à son niveau au cours des dernières années. A cela se rajoutent, un peu partout dans le monde des problèmes de chaîne d’approvisionnement en raison des consignes d’espacement des travailleurs sur les chaines de production. Des secteurs comme celui du livre, de l’automobile sont fortement impactés et les achats mettent du temps à être livrés aux consommateurs. Tandis que la demande ne faiblit pas.
Ainsi, une hausse des prix à la consommation est attendue dans les mois à venir tant du côté des Etats-Unis que sur le vieux continent. On parle de 2 à 3%. Les banques centrales ne devraient logiquement pas intervenir pour freiner cette inflation car elle permettra, tout simplement, par un effet prix, de pousser les PIB à la hausse. A défaut d’un effet volume, l’effet prix devrait permettre d’accélérer les choses en façade.
Mais tout le défi pour les banques centrales sera de ne pas laisser s’installer en parallèle une remontée trop importante des taux longs, qui impacterait alors les taux de crédit des ménages et des entreprises, et réduirait la consommation et l’investissement. Dans ce cas, la situation virerait à la catastrophe, avec une hausse des prix d’un côté et une diminution des dépenses liées aux deux mamelles du PIB, que sont la consommation et l’investissement.
C’est donc une fois de plus sur les épaules des banques centrales que va reposer le rétablissement d’une croissance économique. Elles auront fort à faire.
Jean-David Haddad