Interview de Denis Morin par Alain Maufinet

Bonjour,
Connaissez-vous Denis Morin, un Canadien aux multiples facettes, aux nombreux talents, à l’imagination infatigable ?
Alors, découvrez-le et surtout lisez ses écrits.
Alain Maufinet : Voici le moment des questions. Certains de ceux qui nous liront ne vous connaissent pas, d’autres désireront mieux vous connaître. Que pouvez-vous nous confier Denis Morin pour vous présenter et compléter mon introduction bien imparfaite.
Denis Morin : Tout d’abord, Alain, je tiens à vous remercier pour cet entretien. Je vous dirai d’emblée qu’il est souvent plus facile de parler des autres que de soi-même. J’écris comme je respire. Si je n’écris pas, j’étouffe. C’est mon oxygène. Il me semble opportun de magnifier la vie et de créer de l’extra avec l’ordinaire de nos jours.
Je suis poète, nouvelliste, romancier, auteur de contes et je tiens deux blogues (écriture et recensions de lecture).
Alain Maufinet : Pouvez-vous nous dévoiler vos écrits et dire quelques mots de celui (où de ceux) qui a (où ont) votre préférence et pourquoi ?
Denis Morin : J’ai débuté chez JDH Éditions avec un roman Rose Meredith, puis j’ai enchaîné avec les collectifs Homo-gènes, Cadavres écrits, À l’encre de l’esprit, sans oublier les romans Et cétéra (roman épistolaire) et Wasabi pour Cassandra (polar). Ma polyvalence me permet de couvrir différents univers. Je suis à l’aise autant dans le « sombre » que dans le « lumineux ».
Toutefois, je crois que mon meilleur écrit est Et cétéra où il y est question de liens familiaux et de réconciliations entre les vivants et les disparus. Je reprends le roman épistolaire que je réactualise puisque des personnages s’écrivent, dénichent des lettres et des poèmes d’autrefois sous un meuble ou à l’intérieur d’un piano. Les personnages s’écrivent ou ont écrit, ce qu’ils n’osent pas se dire.
Alain Maufinet : Pourquoi avez-vous choisi d’écrire ? De vous livrer puisque l’on puise toujours dans sa bibliothèque intérieure pour créer ? Pourquoi avoir choisi JDH Éditions ?
Denis Morin : Je proviens d’une famille où les hommes s’exprimaient très peu et où les femmes tentaient de s’émanciper. J’ai commencé à écrire au début de l’adolescence pour m’épanouir.
L’écriture m’est toujours parue comme une évidence dans ma vie. Cela s’est fait tout naturellement. On puise dans ses rêves, ses sentiments, ses frustrations, ses fantasmes.
Le choix de la maison s’est fait par une suite de coïncidences liées à mon père prénommé Laurent et mon oncle prénommé Georges. Une romancière de la maison dont le mari se prénomme Laurent m’a mis en contact avec le directeur des collections, M. Yoann Laurent-Rouault. La maison est située à Bussy-Saint-Georges. Je me suis senti guidé en quelque sorte par mon père et mon oncle, tous deux, disparus.
Je m’entretiens autant avec les vivants d’ici qu’avec les vivants de l’au-delà. C’est ainsi.
Alain Maufinet : Comment choisissez-vous le thème d’un livre ? Puisez-vous dans votre passé ? Vous inspirez-vous d’un évènement ? Vous laissez-vous guider par votre imagination ?
Denis Morin : Je débute souvent l’écriture d’un projet par une réplique qui surgit de mon imaginaire que je sois éveillé ou endormi. Je note la phrase, puis les personnages se placent. Je fais très rarement un plan. Le point final est posé quand les personnages n’ont plus rien à dire.
Alain Maufinet : Comment appréhendez-vous le moment où vous devez présenter vos ouvrages lors d’une de vos dédicaces ? Ou lors d’une lecture publique ?
Denis Morin : Étant un solitaire. Je n’aime pas les foules. Donc, les dédicaces, ce n’est pas pour moi. Il m’est arrivé de faire des lectures publiques devant une vingtaine de personnes à la Maison des écrivains et des écrivaines à Montréal avant la pandémie.
En règle générale, ce sont les gens qui m’interpellent sur les réseaux sociaux pour se procurer mes ouvrages.
Alain Maufinet : Quel est l’auteur que vous auriez aimé être ?
Denis Morin : Flaubert pour Madame Bovary. Plus près de nous, j’admire l’écriture dépouillée de Duras et d’Yves Navarre, l’érudition de Marguerite Yourcenar, la force évocatrice d’Anne Hébert et la sensibilité d’Alessandro Baricco.
Alain Maufinet : Choisissez quelques mots ou une formule pour définir l’auteure que vous êtes, car vous aimez aborder des thèmes très différents.
Denis Morin : Je crois que je suis un caméléon de l’écriture. Je vais souvent là où on ne m’attend pas.
Alain Maufinet : Soyons audacieux, pouvez-vous nous dévoiler quelques projets d’écriture.
Denis Morin : Dans le roman en cours d’écriture, des personnages de mon roman Et cétéra ont frappé à ma porte. Je les laisse entrer chez moi. À ceux-ci, se sont invités des proches. Le titre de cette suite n’est pas encore trouvé. Ça viendra à point. Peut-être écrirai-je une trilogie. L’avenir nous le dira.
Pour conclure, je partage l’avis de l’auteur quand il avoue : « je crois que mon meilleur écrit est Et cétéra où il y est question de liens familiaux et… ». Mais, n’hésitez pas à découvrir Wasabi pour Cassandra (son dernier écrit, un polar).