Le cinéma américain est riche sur le thème du kidnapping.
A travers deux films récents, on peut constater à quel point la peur prend une place essentielle.
D’un côté, une jeune femme kidnappée par un homme, plutôt grand, plutôt costaud, qui n’est pas à son premier kidnapping. De l’autre côté, une jeune femme kidnappée par une sexagénaire fluette complètement psychopathe (elle non plus n’étant pas à son premier rapt), merveilleusement interprétée par Isabelle Huppert, qu’on voit trop peu à l’écran (il aura fallu un film américain pour la revoir… Fallait le faire!).
Laquelle des deux jeunes femmes s’en sort?
Eh bien, la première, au terme d’un combat à mort avec son ravisseur. Pourquoi? Car sa peur, qui la tétanisait toute la première moitié du film, s’est progressivement transformée en haine. Car l’instinct de survie a pris le dessus, et que la haine totale de cet homme, a remplacé la crainte. Alors que notre pauvre jeune new-yorkaise, est restée tétanisée tout le film et n’a jamais su surmonter sa peur. Les deux commençaient par des « je vous en supplie ». Mais la première est passée au « je vais te tuer » alors que la deuxième est restée sur le « je vous en supplie ».
Ce sont des films, certes, mais la comparaison improbable de ces deux thrillers montre d’un côté la possibilité de gravir une montagne et de l’autre la tétanisation absolue.
Le premier film, un survival haletant, qui se déroule dans de magnifiques paysages au nord des USA, est une série B très bien menée. Il s’appelle « ALONE ». Le combat à mort homme/femme qui le clôture est sans fioriture, quasi-animalier, sans prises de judo improbables, sans coups de pieds renversés, sans héroïsme féministe comme c’est la mode actuellement. Simplement un prédateur face à sa proie qui s’est transformée en prédatrice.
Le second film, un peu plus médiatisé, qui se déroule à Manhattan (très bien filmé par ailleurs, et dont l’atmosphère est merveilleusement restituée), se nomme « GRETA » du nom de la folle jouée par notre actrice française. (Spoiler : la pauvre fille s’en sort quand même, mais pas de son fait… )
Les deux sont à visionner pour tous les amateurs du genre, et pourquoi pas à la file l’un de l’autre, histoire de comparer. Les deux sont très bien ficelés, et on ne s’y ennuie jamais.
