le chant des Brisants

Bonjour,

Les jours sombres s’effacent parfois devant un nouvel avenir. Voyager, rêver, observer, patienter, espérer, savoir tourner la page.

Un roman me direz-vous ?

Pas uniquement.

 

Une petite critique des grands groupes :

« Depuis un an, à chaque comité, Tom avait pris de l’assurance, comme directeur financier. Il était devenu incontournable, proposant inlassablement des idées nouvelles pour redynamiser l’entreprise. La maladie avait voilé cette réalité au grand patron qui s’était même accommodé de cette situation. Pire, il se reposait sur lui sans déceler l’ombre du danger.

Un soir, Monsieur Blackwild avait surpris une conversation entre deux secrétaires. Elles bavassaient en ajustant leur coiffure, avant de quitter leurs postes. La faible luminosité de la pièce le dissimulait. Elles évoquaient sa perte de prestige, et l’influence grandissante du directeur financier. L’une d’elles confia que la tête de la direction ne pouvait que changer…  Les moqueries de ses employées à deux pas de son bureau parurent insupportables à Monsieur Blackwild. Tout en gloussant, elles évoquaient son physique et ses petites manies. En le surnommant l’araignée velue, elles plaisantaient en évoquant sa chute. Leur dédain affiché lui fit l’effet d’une gifle.

Le grand patron, saisi par la réalité, trop absorbé par ce mal qui le dévorait de l’intérieur, n’avait rien vu venir… En se regardant dans la glace, il ne put que constater que son physique ne correspondait pas à l’idée qu’il s’en faisait. Cette réalité lui fut encore plus insupportable.

 

Une fenêtre ouverte sur les premiers pas de la littérature de l’Île Maurice :

« Blessé par les derniers épisodes de sa vie, Arnaud se blottit instinctivement au milieu de ces volumes qui l’entraînent vers d’autres univers. En commençant par James Fennimore Cooper, en relisant « the Spy », il retrouvait sa jeunesse. Très vite, son choix l’avait enclin à découvrir la littérature mauricienne, vieille de seulement deux siècles. Il avait parcouru « Saison divine » de Jean Blaize, puis « Brasse-au-vent » de Marcel Gabon.

En quittant les pages d’un livre pour laisser vagabonder sa mémoire, il s’envole régulièrement avec les pinsons du cap ; médite, bercé par les appels d’un oiseau banane ; grignote quelques fruits « les Pensées » de Malcolm de Chazal à la main. »

 

 

Un soupçon de cuisine locale mêlé à un zeste de séduction.

« –La prochaine fois, je vous ferai un Vindaye de poisson. Un ensemble de thon, de gingembre, des oignons, de l’ail, des piments verts, du safran, des grains de moutarde, et du vinaigre, entre autres…

Comme il ne répond pas, elle songe qu’il consent.

–Que diriez-vous également d’une compote de papayes à l’orange ?

– Je ne sais pas… je ne vais pas aimer. 

Sa moue, pour appuyer sa réponse, manque de force. De nouveau, sa voisine se rapproche à le toucher. Elle doit sentir qu’il suffirait d’un rien pour qu’elle puisse le capturer, en laissant courir une main dans les cheveux de l’homme à séduire. »

 

Les temps anciens de la Champagne, voire plus :

« Il avait dû évoquer Attila et ses hordes, leurs pillages, quand Rome peinait à défendre ses frontières. Il avait dû s’enflammer en dépeignant la bataille des Champs catalauniques, dites Bataille de Châlons en 451, en la situant à quelques kilomètres de la ville. En ce temps-là, Arnaud aimait habiller l’Histoire et déclamer lors d’un repas.

–Des grappes humaines se déchirent. Des peaux de bêtes entourent des cuirasses. Des glaives et des francisques brisent des lances. Les uns luttent ensemble, les autres les défient. Des cavaliers surgissent, ils piétinent des fantassins. Des archers les percent de dards. Des chevaux s’écroulent sur des corps. Ceux qui ravivent les flammes du combat sont au cœur de la mêlée. L’on se bat pour un chef, pour son clan, pour protéger sa terre, pour ne pas expirer dans une boue qui s’empourpre de plus en plus. L’on hurle en combattant. L’on invective en se précipitant, puis en reculant. L’on rugit en s’affaissant. Nombreux sont ceux qui agonisent contre un tronc d’arbre en invoquant des dieux impuissants. »

 

Des évocations mêlant des territoires lointains et si différents.

« Arnaud emprunte un chemin raviné entre des rangées de filaos qui le conduit vers des sous-bois. Il progresse entre les champs de canne et la végétation de la côte. Quelques roches plates et luisantes permettent de franchir un cours d’eau frétillant et peu profond. Des serins du cap suivent le rythme du vent. Arnaud côtoie de majestueuses falaises de basalte, sources de légendes et de poésies magnifiques…

Tout, autour de lui, à l’abri de falaises, entre un rideau humide et des branches feuillues, lui rappelle son enfance. L’endroit s’associe sans doute à l’un de ses souvenirs. Un peu d’eau, de vent, de verdure, il se remémore sa région natale près d’un ruisseau rejoignant la Marne. Une brume diaprée le ceinture. Les rides étincelantes courant à la surface l’hypnotisent. L’onde chatoyante scintille, et l’éloigne du réel… Il suffirait d’un rien pour qu’il ne distingue le clocher d’un village voisin de sa ville natale… Son esprit dérive, en associant progressivement deux terres si lointaines l’une de l’autre. Les vignes enlacent les filaos. Un flamboyant enveloppe des hêtres tortueux, les Faux. Il s’attend presque à percevoir les pas d’un chasseur et de son chien. Un caillou chute. En se levant, il pense pouvoir apercevoir des gouttes d’or léchant des vagues de vignes aux éclats émeraude. Qu’un bouchon de champagne s’envole bruyamment au-dessus de sa tête ne le surprendrait pas ! »

 

Quelques mots, pour ceux qui découvrent le roman :

« Arnaud connaît un soubresaut brutal dans son existence. Le souvenir de son unique passion de jeunesse, rencontré sur les rives de l’océan Indien, ressurgit.

En pèlerinage sur l’île Maurice, Arnaud se laisse captiver par la mélodie ensorcelante des brisants. Mais, un danger qui le guette. »

 

À vous de découvrir le chant des brisants, en consultant d’abord :

https://jdheditions.fr/produit/le-chant-des-brisants/

Puis en vous offrant le livre…