Dans mon livre « Face au monde d’après« , publié en juin 2020, j’explique que « les croyances religieuses se sont amenuisées : le mystique a moins de place, et la rationalité, corollaire de la science, a pris cette place occupée autrefois par la religion. Notre société a arbitré, peut-être trop vite, entre croyance et connaissance. On est passés en quelques décennies d’une croyance avec peu de connaissance à une vénération de la connaissance en abandonnant largement la croyance. ».
L’hygénisme est devenu une forme de religiosité, et la mort, représentée dans les représentations majoritaires comme un point final à ce que nous sommes, à notre conscience, notre esprit, a généré au fil du temps une peur collective de cette mort. Peur amplifiée par le fait que les générations qui peuplent les pays occidentaux n’ont pas connu de grande guerre, ni même de vraie guerre sur leur sol. Ce qui n’est pas le cas des pays du sud. Notre seuil de peur, en particulier de la mort, est devenu de plus en plus bas. Et le devient d’autant plus que l’espérance de vie atteint désormais un plateau alors que depuis un siècle elle n’a fait que croitre. Cette peur collective est devenue telle que nos sociétés s’acharnent à garder en vie des personnes dans le coma depuis des années.
Ainsi nous en arrivons aux extrêmes où nous en sommes aujourd’hui. Il y a 40 ans ou même 30 tout le monde, hors hypochondriaques, se serait fichu d’une telle épidémie. On se serait juste dit : « attention y’a une grippe venue de Chine qui est ravageuse en ce moment ! »Il y aurait eu un demi million de morts, mais cela n’aurait pas perturbé plus que cela l’inconscient collectif qui n’était pas si obsédé qu’aujourd’hui par le maintien de la vie à tout prix.