Le concept de « vie à tout prix » a-t-il fait progresser l’humanité?

Dans mon livre « Face au monde d’après« , publié en juin 2020, j’explique que « les croyances religieuses se sont ame­nuisées : le mystique a moins de place, et la rationa­lité, corollaire de la science, a pris cette place occupée autrefois par la religion. Notre so­ciété a arbitré, peut-être trop vite, entre croyance et connaissance. On est passés en quelques décen­nies d’une croyance avec peu de connaissance à une vénération de la connaissance en abandon­nant largement la croyance. ».

L’hygénisme est devenu une forme de religiosité, et la mort, représentée dans les représentations majoritaires comme un point final à ce que nous sommes, à notre cons­cience, notre esprit, a généré au fil du temps une peur collective de cette mort. Peur amplifiée par le fait que les générations qui peuplent les pays oc­cidentaux n’ont pas connu de grande guerre, ni même de vraie guerre sur leur sol. Ce qui n’est pas le cas des pays du sud. Notre seuil de peur, en particulier de la mort, est devenu de plus en plus bas. Et le devient d’au­tant plus que l’espérance de vie atteint désormais un plateau alors que depuis un siècle elle n’a fait que croitre. Cette peur collective est devenue telle que nos so­ciétés s’acharnent à garder en vie des per­sonnes dans le coma depuis des années.

Ainsi nous en arrivons aux extrêmes où nous en sommes aujourd’hui. Il y a 40 ans ou même 30 tout le monde, hors hypochondriaques, se serait fichu d’une telle épidémie. On se serait juste dit : « attention y’a une grippe venue de Chine qui est ravageuse en ce moment ! »Il y aurait eu un demi million de morts, mais cela n’aurait pas perturbé plus que cela l’inconscient collectif qui n’était pas si obsédé qu’aujourd’hui par le maintien de la vie à tout prix.

Combien va-t-il y avoir de morts avec les faillites, les suicides, les cancers non traités etc? Peu importe : les gouvernements se focalisent sur le court terme. Sur le sensationnel.
Le monde a ainsi basculé dans une psychose sanitaire dans laquelle les gouvernants se sont engouffrés pour mieux contrôler les populations, et de laquelle les chaînes d’infos en continu se frottent les mains. Mais cette psychose est-elle née avec le COVID?
Je ne le pense pas.
Aussi je voudrais, avant que chacun se fasse sa propre opinion, citer une anecdote personnelle. Lorsque j’avais une vingtaine d’années, donc il y a une trentaine d’années, je faisais de la musculation. A cette époque, c’était convivial : on alternait devant la barre de développé-couché, chacun se crachant dans les mains pour que ça adhère, et le copain se mettant derrière pour soutenir la barre au cas où elle tomberait sur le torse de celui qui soulève la fonte. En 2016 j’ai voulu fréquenter une salle de muscu : du gel hydroalcoolique partout, une obligation de tout passer au gel après avoir posé ses mains quelque part… Et un flicage total des sportifs.
Le terreau était là pour la dictature sanitaire. Il y a 30 ans il ne l’était pas. Le virus, c’est juste une étincelle…
Non l’humanité n’a pas progressé, elle régresse
Jean-David HADDAD
Ecrivain/Editeur