Quand vous êtes « banni » de Facebook pour « non respect des standards de la communauté », vous ne pouvez évidemment plus commenter, encore moins publier, ni même tout simplement cliquer sur « j’aime »… Lorsque fût édité « Aimez-vous les uns les autres » en février 2020, j’étais loin d’imaginer que 2 mois après la publication de cette sociologie de comptoir humoristique, j’allais être régulièrement censuré et par conséquent « privé » de toute forme d’expression sur le réseau, bêtement « privé » aussi de pouvoir interagir par le moindre ridicule petit « like ».
Pour rappel, cet ouvrage satirique dédié au « monstre » Facebook, s’adresse directement au lecteur avec l’ambition de piquer les modes d’utilisation d’un maximum de profils connectés. Dans une atmosphère souhaitée au vitriol, il est essentiellement axé sur les motivations sociales qui nous conduisent plus ou moins consciemment à cliquer sur « J’aime ». Déclinée en quelques dix chapitres, cette petite sociologie du « like » nous invite à joyeusement reconnaître les manifestations de nos failles narcissiques en ligne. Alors que je m’enthousiasmais à l’idée d’être invité au Salon du livre de Paris en mars 2020, la crise politico-sanitaire allait insidieusement me conduire à renouer avec mes attraits universitaires et mes appétences pour la sociologie de la santé. Car ce n’est évidemment pas du fait des quelques saillies piquantes de cette satire, que la censure s’est abattue sur moi, mais bel et bien du fait de mes prises de position clairement contre ces « mesures sanitaires » disproportionnées. J’avais pris l’habitude d’explorer le champ médical, pris l’habitude de recueillir des témoignages de médecins, j’avais pris l’habitude d’entendre une certaine catégorie d’entre eux dans le cadre de mes études universitaires.
Je connaissais donc bien cette catégorie de médecins au sens critique affûté, les écoutant souvent pester contre les dérives institutionnelles et la corruption systémique qui sclérosaient la médecine et plus généralement le champ médical, de la formation universitaire aux pratiques de terrain, en passant par l’omniprésence douteuse de l’empire pharmaceutique. JDH Éditions m’a donc proposé de participer à la « guerre »… Quand elle a été annoncée, j’ai très vite choisi mes quartiers, mes alliés et la cause que j’allais défendre en toute humilité, avec mes petits moyens d’internaute citoyen confiné. Il fallait déjà commencer par corriger le Président sur cette sémantique guerrière du 16 mars 2020, une intervention complètement inappropriée voire grossière. Une rhétorique d’autant plus ridicule que trois semaines plus tard, aucun réel moyen n’était déployé pour véritablement endiguer l’épidémie, si ce n’est nous enfermer et nous fliquer autant que possible. L’entendre parler de « guerre » concernant une crise sanitaire, aussi inédite soit-elle, il y avait de quoi mettre pas mal de monde en colère. Étant fort heureusement encore trop perméable à ce genre d’élucubrations à fantaisie douteuse, il me fallait absolument réagir ; participer au mieux à une réplique qui pourrait contribuer à changer la donne. L’os à ronger était énorme, une réflexion monstrueuse sur l’éthique, dont la problématique finalement simplissime, me forçait à intervenir sans absolument aucun complexe d’imposture. En non expert assumé, je passais instinctivement du mode cabot au mode croco, et soyez bien certains qu’en l’espèce, je ne lâcherais rien. Eux non plus.
20 mois plus tard, je suis encore et toujours censuré, régulièrement censuré, du simple fait de porter des avis divergents, des expertises d’une catégorie de médecins qui n’adhèrent pas à la doxa gouvernementale, ou encore du fait de quelques productions littéraires provocatrices. Car non, il n’y a absolument aucun consensus scientifique dans cette histoire, juste un rouleau compresseur politico-médiatique, dont on ignore encore le dessein à long terme. De ces longs mois à subir des attaques bien souvent surréalistes, tout comme l’est cette atmosphère injustifiée de film de science fiction, quelques descentes abyssales m’ont amené à régulièrement aussi, visiter les tréfonds et autres parts d’ombre de mon esprit « combatif ». Aujourd’hui je retombe sur mes pieds, toujours droit dans mes bottes et fermement ancré dans le réel, je suis même parvenu à fêter dignement mon dernier anniversaire. Ce 28 octobre 2021, j’étais encore et toujours censuré en m’efforçant de garder le sens de l’humour. C’est alors qu’une bonne amie a très habilement consacré ma naissance, en me souhaitant effrontément un « bon anniversaire » génial sur ma propre page Facebook, celle-là même où je n’avais moi-même pas accès. Ainsi me suggérait-elle un éventuel onzième chapitre pour « Aimez-vous les uns les autres, consacré au « J’aime impossible » dont elle venait d’avoir l’idée brillamment contextualisée. Cette excellente surprise m’inspira la préparation de mon retour sur le réseau, un retour « guerrier » teinté « d’humour oblique » et de drôle repentance après 30 jours de bannissement. Je maintiendrai donc mon positionnement à contre-courant des dérives sociétales en cours, tâchant de m’adapter au mieux à l’atmosphère délétère actuelle, à cette ambiance au système de valeurs constamment inversées. Je ne plierai donc pas devant le « co-vidisme » et la vacuité de l’argumentation adverse, toujours sidéré devant la facilité déconcertante, avec laquelle les adeptes de cette nouvelle religion, se montrent en capacité de faire le vide.
A la « puissance du pique-nique », à Morgan et toute l’équipe de « gaulois réfractaires » du village, avec lesquels nous avons passé avec un certain succès, les épreuves de l’hiver dernier…
Sir Sami Rliton (Sur Seudre)