Les mondes d’Arya, suite de « L’appel de Clara » : un manifeste pour la paix et l’amour.

Les mondes d’Arya ont été visités en rêve en novembre 2019, et sont venus maintes fois m’aider par la suite, en rêve, mais aussi en pensée, me donnant des précisions, et surtout me replongeant dans un climat de sérénité, tant lors de son écriture que lors des périodes un peu sombres que nous traversons actuellement.

Avec l’équipe au complet de l’appel de Clara, nous avons été appelés de nouveau pour un nouveau périple, 15 mois après notre première rencontre. Après des retrouvailles riches, nous avons visité ce nouvel Éden.

Ces mondes représentent un havre de paix, de douceur, d’harmonie et d’amour. Cette civilisation, dans son fonctionnement et dans son mode de vie, est un formidable exemple de résilience. Comment ne pas reproduire les erreurs du passé ? Doit-on remettre en question toute une organisation lorsque celle-ci rompt l’harmonie et l’équilibre et ne génère que peurs, injustices, violences, abus de pouvoirs ? C’est ce que les bahiens ont eu le courage de surmonter et affronter, suite à un cyclone particulièrement meurtrier qu’ils ont interprété comme une colère divine.

J’ai conscience d’avoir décrit un idéal. Il est possible que beaucoup d’entre vous entrevoient dans dans la lecture de ce roman la description d’une utopie. Mais j’ai tenu à livrer cet idéal afin qu’il puisse amener celui ou celle qui le lit vers plus de lumière et d’espérance.

Entre légendes, références à plusieurs spiritualités terrestres plus ou moins cachées, comme l’Égypte ancienne, la culture amérindienne, en passant par les croyances asiatiques, Celtes, Africaines, Aborigènes et bien d’autres, et les visites des différentes îles avec leurs apports spécifiques pour la communauté, vous voyagerez au cœur de ce peuple de l’eau, vivant dans un décor paradisiaque, magnifiant l’art, la transmission, l’histoire, la culture, les échanges, la solidarité, le respect de toute vie, le partage et la communication continue avec leur Terre d’accueil, Bahia, fille de Gaïa.

Je désire amener les lecteurs et lectrices au fond d’eux-mêmes afin que nous puissions réfléchir ensemble à un autre avenir pour notre monde. Pour moi, il s’agit là d’une véritable urgence. La Terre évolue, notre monde actuel est à bout de souffle. Nous ne pouvons continuer ainsi, et nous devrons nous montrer prêts à écrire d’autres lignes pour imaginer une autre destinée pour l’humanité que celle qui se dessine sous nos yeux.

Demain appartient à nos enfants et aux générations futures. Quel monde voulons-nous leur léguer ? Pourquoi ne pas leur montrer un chemin plus porteur de sens véritable, de réflexion, de philosophie, de poésie et de connexion avec la nature ?

Enfin, l’Amour, celui qui s’écrit avec un grand A, qui a un pouvoir immense, devrait toujours être le socle de toute vie. Le peuple bahien l’a compris, et œuvre pour le voir s’épanouir.

Extrait :

« Les enfants riaient maintenant en tapotant l’eau du ruisseau. Ils s’étaient construit un petit bateau rudimentaire fait d’une grande feuille de bananier et s’apprêtaient à le faire naviguer. (…)

— Allez petit bateau, vogue et navigue vers l’inconnu. Emporte avec toi nos mauvaises énergies pour que nous puissions écouter la légende, dit l’un d’entre eux.

— Mais ça dépend ! répondit une petite fille. Si la légende est difficile à écouter, je préfère garder ma colère pour m’insurger s’il le faut !

— Non, Eryn, lui répondit son ami qui l’accompagnait. Tu dois enlever ta colère pour écouter sans juger. Laisse-la partir !

— Jonathan, aide-moi. Je n’y arrive pas. Ma maman m’a dit qu’elle n’était pas facile à entendre.

— Alors, mets ta colère dans la feuille de bananier. Prends ce bout de bois et mets-la dedans. Si le bateau ne perd pas son équilibre, c’est que tu seras prête à écouter Karim.

Leur discussion avait créé une véritable attraction. Les autres enfants les regardaient avec intérêt. Eryn avait envie de pleurer.

— Je n’y arrive toujours pas… dit-elle.

Ses larmes coulaient maintenant sans retenue sur ses joues.

— Je te comprends, je n’y arrive pas toujours. Viens contre moi, je vais essayer de comprendre pourquoi ça bloque.

Jonathan serra la petite Eryn contre son cœur et, après un court moment, lui dit :

— Ce n’est pas ta colère qui bloque, Eryn, mais ta peur. Tu as peur de découvrir notre passé. Pourtant, il le faut, pour ne plus reproduire les erreurs de nos ancêtres. Nous devons en prendre le plus beau afin de le perpétrer pour avoir un monde meilleur. Alors, si tu le peux, lâche ta peur sur moi, et sois courageuse pour affronter le récit de la légende. Karim a besoin d’enfants sereins.

Eryn sécha ses larmes et se détendit dans les bras de Jonathan.

— Merci, Jonathan. Je vais mieux, maintenant. Tu as pris ma peur.

— Je ne l’ai pas prise sur moi. Elle n’a fait que me traverser. Je l’ai envoyée vers le sol. Maintenant, concentre-toi et regarde ce bâton.

Elle fixa le bout de bois, et ses traits se figèrent. Elle posa précautionneusement le bâton sur la feuille de bananier, et celle-ci partit enfin, sans chavirer.

— Bravo, Eryn ! Tu as réussi ! Il le fallait. Karim ne va pas tarder à nous appeler. Préparons-nous ! »