Misanthrope en devenir.

À la mi-août… On est loin de la chanson  de Ray Ventura en cet été 2021… Étrange ambiance sur ce littoral atlantique que j’habite… Il y a du monde, oui, mais moins qu’avant. Des familles, oui, mais isolées sur leur bout de trottoir, marchant en rangs sérés, et masquées ou non, les sourires ne dominent pas. Des anciens, beaucoup, beaucoup d’anciens… les terrasses  sont maintenant majoritairement pour eux. Ils sont  souvent en couple, ils ne se parlent pas, ils gardent les yeux rivés sur leurs tablettes ou leurs journaux… sacrée ambiance… Ils sont vaccinés et par là, ils soutiennent ce gouvernement qui me fait vomir.Je ne peux pas m’empêcher de penser ainsi par moment.  C’est naze, je le sais bien.

Il y a la queue à la boulangerie, chez le traiteur, chez le glacier, au bureau de tabac, chacun à un mètre de l’autre, les yeux dans le vide. Personne ne se parle…on sort faire les cou-courses et on retourne au clapier pour casser la graine immédiatement après.

C’est déprimant.

Dans les rues , les gens marchent vite, s’ignorent ou se regardent de travers, j’ai l’impression d’être à Paris. Les petits commerces saisonniers sont sinistrés. Vides de clients. Les commerçants du cru bien installés sont neuf fois sur dix mal aimables…sinistres, stressés… autoritaires. D’ailleurs, je n’y vais plus. J’ai de moins en moins de patientes. Il y a les flics qui passent et qui repassent, je ne peux pas m’empêcher de me demander comment on peut faire ce métier… ils représentent le pouvoir en place… j’associe sans parvenir à être raisonnable…ce climat me bouffe…

Les types du coin parlent fort, se garent n’importe où, jouent les gros bras, comme s’ils défendaient quelque chose… un territoire ou je ne sais quoi…comme-ci l’étranger qui déambule dans la rue était une menace…ils m’agacent prodigieusement aussi…

Moi-même, j’aurais le coup de poing facile si je m’écoutais. Je me sens énervé. Agressif. Je souris à mon fils qui est dans mes bras tout en regardant méchamment les gens assis sur les terrasses des cafés.  Je sais qu’il suffirait d’un rien, d’un mot plus haut que l’autre pour que je dévisse. D’ailleurs, plutôt éduqué et poli habituellement, ce matin, je joue de ma corpulence en vrai con. Je marche tout droit et je ne m’écarte pas. J’en arrive à ce constat : par moment, je n’aime plus les gens. Ils m’insupportent. Je ne tolère plus rien. Même des amis proches.

Alors, dans des journées comme celle-ci, j’attends que ça passe, j’évite de sortir. Je fais les courses au supermarché le plus souvent. Et vite. En m’en foutant de la priorité à droite au sortir des rayons, en ignorant le bonjour automatique des caissières, en payant sans un mot. Par moment, je voudrais déménager, foutre le camp dans une campagne totalement déserte pour ne plus croiser un seul de mes contemporains. Ce que nous vivons n’est pas seulement le fait d’un gouvernement hostile,  tous ces gens qui cautionnent cette opérette sanitaire  m’écœurent. Les rapports humains sont devenus plus faciles sur les réseaux sociaux que dans la vraie vie. Souhaitons que demain ça aille mieux, que la vapeur s’inversera. Hier soir, sur C.News, il y avait un encart, sur lequel était inscrit les résultats d’un sondage comme quoi 43 % des Français pensent que le pays devient une dictature… c’est un progrès. Mais Bon Dieu, que la route me paraît encore longue !

Et après, si les choses redeviennent comme avant…que restera-t-il en nous de ce que nous avons vécu pendant cette période calamiteuse ?

YLR