On dirait le sud.

On dirait le sud.

J’aime ma terre natale en partie à cause de son climat tempéré, de ses coups de vents, de sa mer fraîche et de ses forêts ombrageuses.

Je n’aime pas le sud parce que c’est l’inverse et que les accents piaffants des gens de ces contrées me frisent les nerfs. Et puis ils sont chauvins et désagréables… on a toujours l’impression quand ils parlent d’eux et de leurs « païs », qu’ils ont inventé la roue, l’eau chaude et le fil à couper les melons.

Ils sont les plus beaux, les plus bronzés, ils sont exubérants et fiers de l’être. Du moins, c’est ce qu’ils essaient d’envoyer comme message au reste du monde ne pratiquant pas le sport.

Mais alors pourquoi font-ils du tourisme aussi ?

Puisque le sud c’est le top du top de chez top, selon eux ?

Et ne parlons pas des parigots, insupportables gnomes pâles et arrogants, des Bordelais qui ont fait des caisses par 12, de ces Lyonnais qui nous irritent la rosette, des Hollandais grands, bêtes et méchants, des teutons (nostalgiques du mur de l’atlantique sans doute), des rosbifs roux à grandes oreilles ( plus vicieux que ceux à grandes dents) et j’en passe et pas les meilleurs.

Non, en vérité je vous le dis, si nous autres avons inventé les crêpes, c’est pour une bonne et simple raison : c’est parce que nous n’avons pas les mêmes valeurs que ces hordes de culs de bulots mal rincés , là, et pis c’est tout !

Bon, d’accord, la Bretagne c’est magnifique, rare, authentique, fort, poétique et tout ce qu’on veut.

Mais il y a plein d’autres coins presque aussi jolis sur toute la planète.

Alors pourquoi venez vous S Y S T E M A T I Q U E M E N T chez nous ?

Visitez le Népal, le bush australien , Londres, Tarbes, Lourdes, Bamako, la Syrie, l’Afghanistan, la Corée du Nord, La Ciotat…

Ce ne sont pourtant pas les destinations qui manquent ! Tiens, l’Ukraine ! Paraît que c’est chouette !

Mais ces gens n’ont pas de maisons, il faut croire, car tous les ans il y en a de plus en plus. Ils viennent avec leurs tongs et leurs pieds gras, fouler la terre de nos ancêtres, encombrer nos rues et nos places de parking, consommer nos produits du terroir et en faire monter les prix et squatter la moindre de nos terrasses de bistrots.

Je ne les aime pas.

Ils gâchent le paysage.

On devrait avoir le droit de les taper au nom du romantisme, de la solitude et de la beauté des lieux.

Normalement, au début du mois d’août, il pleut en Bretagne et juillet est mi-pourri. C’est une défense naturelle régionale  contre le vampirisement des hordes de touristes venant de l’est, du nord et du sud.

Avant, on avait ces armes climatiques. On essayait d’en noyer de temps en temps pour nourrir les sardines. Surtout vers le sud-ouest du Finistère. Sur la manche, c’était plutôt pour nourrir les crabes. Et dans les terres, pour faire de l’engrais.

Mais les choses ont changé depuis l’avènement de Garovirus premier.

Le climat fout le camp.

Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui et le sera encore moins demain.

Alors maintenant, on essaie de  cramer les touristes plutôt que de les noyer comme jadis.

C’est nouveau.

On s’adapte.

Grippe ancienne VS insolation actuelle.

Quoique si je prends l’exemple de Brocéliande, récemment ravagée par les flammes, je serai bien resté sur l’idée de les enrhumer.

Mais bon, c’est la mouvance actuelle.

Chaleur écrasante, sécheresse et pastis.

Bref, un comportement de sudiste.

Et je n’aime pas les sudistes.

 

YLR