Réponse aux auteurs déçus de notre absence au festival du livre de Paris

Certains de nos auteurs ont largement soutenu notre absence annoncée et revendiquée à ce qui va se nommer le « Festival du livre de Paris ». D’autres ont manifesté ouvertement leur déception voire leur mécontentement.

Nous respectons bien sur chaque point de vue. Mais j’assume personnellement totalement cette décision qui n’a pas été prise par un simple coup de tête mais a fait l’objet de débats en interne et a été décidée à l’unanimité des associés de la maison d’édition, et que j’ai évidemment totalement validée étant moi-même très défavorable à une telle participation. Je comprends la déception de certains auteurs, mais je tiens à leur dire que par expérience, je sais qu’une présence d’une heure sur un salon pour dédicacer, donne certes de la visibilité, mais n’apporte pas forcément des ventes auprès d’un public qui achète en priorité les livres des stars des médias.

Cependant, ce qui a motivé notre décision c’est :

-De refuser la ségrégation voire l’ostracisation. En effet, en 2022 ce ne sera pas le salon que nous avons pu connaitre avant la crise sanitaire. Finie la grand messe de la Porte de Versailles, place à un festival, éclaté en plusieurs lieux où les très grandes maisons auront leur hall d’expo tandis que les moins grandes seront disséminées ailleurs, y compris en banlieue où il est difficile de faire venir du public. Les lecteurs qui viennent pour acheter les livres des stars du moment ne passeront donc même pas devant vos livres puisque ces derniers ne seront pas exposés au même endroit comme cela était le cas avant.

-De refuser la culture au rabais. Un salon c’est bien. Un festival sous-entend une forme d’amusement. Le livre n’est donc plus un produit noble et sacralisé?

-De ne pas créer de ségrégation au sein même de nos auteurs entre ceux qui ont le pass sanitaire et ceux qui ne l’ont pas. Cette ségrégation sera créée d’office lorsque nous organiserons une soirée, mais les enjeux d’une soirée ne sont pas les ventes. Or, nous refusons l’idée même que certains auteurs soient privés de ventes potentielles, fussent-elles peu nombreuses (comme dit plus haut), car ils n’ont pas le pass. Chacun est libre de se faire vacciner ou pas, je répète d’ailleurs que je suis vacciné, mais il n’est pas question de dire aux auteurs non vaccinés qu’ils devront se priver de ventes.

-Nos priorités financières qui sont pour 2022, d’embaucher une personne chargée de diffuser en librairie, et de faire connaitre JDH EDITIONS à l’international. Nous estimons avoir plus besoin d’être connus des libraires que de nous montrer à cet évènement. Surtout tel qu’il aura lieu.

Je tenais à m’exprimer clairement, tout en comprenant, une fois de plus, la déception de certains auteurs.

Jean-David Haddad
Editeur