Sur la psychologie des foules

Dans le livre II, Le Bon examine les origines et les caractéristiques des croyances des foules. Pour ce livre, il va s’attacher, entre
autres, aux meneurs de foules, en bref, à la tête de l’organisme humain constitué que devient une foule. L’histoire mondiale est pleine
de ces leaders charismatiques, amenant la plupart du temps plus de
malheur que de bonheur. La simplification des idées par la foule est
aussi étudiée. Comme sa réaction aux « mots ». À l’importance des
termes. « Les meneurs ont trois moyens d’action : l’affirmation, la
répétition et la contagion. »
De Hitler à Napoléon en passant par quelques wagons de politiciens, théoriciens et chefs de guerre ou d’État, les discours résonnent
encore longtemps après la mort des orateurs. Quelles que soient
leurs thématiques. Et justement, peut se poser la question de la moralité des foules. De la réponse des foules à leurs propos. Que Le Bon
aborde. De la Saint Barthélemy aux pogroms en passant par les génocides divers et variés qu’a connus l’Humanité, les exemples, et
c’est rien de l’écrire, sont « foule ». L’auteur démontre aussi qu’une
foule peut aller, par bêtise ou par folie, contre ses intérêts. Elle peut
aller jusqu’à mettre en péril son existence de corps constitué. Il citera plusieurs cas. Ce qui rejoint, dans l’idée, le chapitre des
croyances et des passions. Les chasses aux sorcières, qu’elles soient
religieuses ou politiques, sont un exemple frappant de folie et de foi
collective qui engendreront des mouvements de foules. Tout autant
que les pèlerinages ou les grands-messes. De cette croyance des
foules, d’autant plus dangereuse, comme définie précédemment, l’individualité disparaît au profit d’un corps constitué. Commun et indépendant à la fois. Et c’est sur cette notion phare que la lecture de
ce livre devient incontournable.

YLR