Un chemin d’écriture

Des longs trains où les phrases traversaient plusieurs wagons, je m’en sors nettement mieux lorsqu’elles s’arrêtent bien avant.

Dépassées, les virgules s’essoufflaient, et plus aucune ne faisait l’affaire. Elles ne suffisaient plus à débroussailler les idées qui s’entremêlaient dans de foisonnants bouquets hirsutes.

Le chemin était ardu, la traversée quelque peu obscure. Le sens se perdait dans les méandres des idées qui n’en finissaient pas de se raconter, l’émotion nouée ou l’événement alambiqué. Elles collaient aux trajets sinueux de ma pensée d’alors.

Des points. Il me fallait des points, le plus régulièrement possible. Des points nets. Des points tranchants. Des points incisifs. Pour tendre vers des phrases courtes, des phrases de quelques mots. Des mots brefs sur Facebook, des mots lapidaires, des mots qui expriment l’essentiel et le tout.

Ici. Non plutôt là. Retirées pour être placées ailleurs, ou supprimées pour être remplacées. Des phrases se prennent la main ou se défont pour une nouvelle chorégraphie.

Le texte s’habille et s’agence peu à peu dans une forme qui le satisfait. De préférence court, il éprouve sa charge. Il lui arrive même de se découvrir poésie dans certains. Des rimes involontaires s’invitent une mélodie, une musique qui me plaît de renconter.