En 1789 2/3

Un vent nouveau

L’Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et D’Alembert fut rédigée avec le concours (en principal) de Paul Henri Thiry d’Holbach, Louis Jean-Marie Daubenton, Anne Robert, Jacques Turgot, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Buffon, Étienne Bonnot de Condillac, Charles Bossut, Louis de Jaucourt et Jean Jodin. Sa première parution date de 1751 et elle sera complétée jusqu’en  1772. On ne mesure pas assez aujourd’hui l’importance et l’influence que l’encyclopédie a pu avoir sur son époque. Au total, elle comptera 17 volumes de texte, 11 volumes de planches dessinées et 71 818 articles spécialisés. C’ est un ouvrage majeur du XVIIIe siècle et elle est la première encyclopédie française publiée. Par la synthèse des connaissances qu’elle contient, elle représente un travail rédactionnel et éditorial considérable pour son époque. Travail qui fut bien souvent clandestin du fait de la censure et des persécutions du clergé.  Les savoirs que contient l’ encyclopédie devinrent une arme politique qui se tourna contre les pouvoirs séculier et ecclésiastique qui opprimaient  alors sciences et connaissances et freinaient même jusqu’à l’exercice de la médecine. L’encyclopédie s’associe de fait aux travaux de Galilée, Copernic ou encore Isaac Newton. De ce qui va à l’encontre des dogmes de l’Église romaine et contrarie aussi par là les préceptes d’une certaine partie de la noblesse de lettres, de robes et d’épées. Maintenir le peuple dans l’ignorance est un moyen de contrôle fiable pour n’importe quel état. L’encyclopédie refuse la vision religieuse  du monde qu’elle impose et de manière générale, toute forme d’obscurantisme. Les plus grands penseurs et les plus grands scientifiques, comme les plus grands artisans ou encore médecins ou botanistes de son époque s’y retrouveront consultés et publiés, en fonction de leurs spécialités. L’encyclopédie critique aussi sévèrement les abus de l’autorité spirituelle à commencer par la condamnation systématique  des intellectuels qui  prouvent qu’il existait d’autres schémas de vies que ceux inventés par l’église. Comme elle revendique que la connaissance est une nécessité  et un droit pour tout homme et ceci sans distinction de classes sociales. Il est donc naturel de retrouver des propos de ses rédacteurs dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Et de lire ceci de Denis Diderot : «  La notion même de droit naturel est une des plus importantes et des plus difficiles à déterminer ».

YLR