La chambre rose. De Bianca Bastiani.

Il était une fois, dans une petite chambre rose,
Une enfant fraîche éclose.
Mais, de la chambre de Rose,
La porte, toujours, restait close.
L’enfant devint morose.
Seul un monstre possédait la clef de la jolie chambre
rose.
Chaque nuit, il déposait, un bouquet de roses…
Violant de son regard gris, l’innocence de Rose.
Aujourd’hui, dans un cimetière, elle repose,
Dans un cercueil capitonné de satin rose.
Son âme vole près des anges, divine métamorphose.
Du monstre, elle a cessé d’être la chose ;
Flétrie avant l’heure, pauvre petit bouton de rose.
Pardonnez-moi, si j’ose
Vous conter une histoire qui n’est point rose.
Sachez que, l’on voit, beaucoup trop de chambres roses,
De par le monde, beaucoup trop de chambres closes
Sur des Roses fraîches écloses,
Bafouées par des monstres qui n’ont qu’une prose
En tête… souiller de gris le rose.