Le titre ce ce film allemand de 2019 dans lequel joue Franco Nero (ce qui lui ôte immédiatement le côté série B qu’on pourrait lui prêter à priori), ferait penser à une histoire vraie, adaptée au cinéma. Il n’est n’est rien. C’est une pure fiction, traitée à la manière d’une histoire vraie.
Un vieillard italien tue un vieillard allemand sans raison apparente, sans vouloir justifier son geste. Le vieil allemand est un richissime industriel, dont on apprend progressivement la générosité et l’empathie. Pourquoi donc ce meurtre? Un jeune avocat commis d’office, pourtant lié sentimentalement à la victime, va faire la lumière sur les fais et remonter à l’époque nazie. Là où notre riche industriel si empathique fut un infâme bourreau SS qui a exécuté un italien résistant, ainsi que 19 autres personnes du village, sous les yeux de son fils, qui a gardé toute sa vie une soif de vengeance. D’autant plus, et c’est là le clou du film, qu’une plainte avait été déposée mais n’a pas eu de suite. Car l’on apprend (et là c’est un fait réel avéré) qu’en 1968, une loi a été promulguée pour qualifier tous les assassinats réalisés par les nazis, de meurtres. Or la prescription des meurtres est de 20 ans… Et en 1968, ces atroces assassinats avaient plus de 20 ans!
Où est la justice? Celle de l’Etat? Ou celle qu’il faut se faire soi-même, en devenant pour le coup hors la loi.
Le film pose très bien la question de la vengeance, de la légitime vengeance, de la prescription des actes commis dans une vie… Il pose la question de la Loi, du caractère injuste de la justice.
Ce thriller juridique, émouvant aux larmes, surtout lors de la scène d’exécution d’un vieillard par un autre vieillard, admirablement jouée, est vraiment à regarder.
Jean-David Haddad