Le baron Pierre de Coubertin 1/3

Le baron Pierre de Coubertin

Charles Pierre Fredy de Coubertin, dit Pierre de Coubertin, honoré du titre de baron de Coubertin, est né le 1er janvier 1863 à Paris et décédera à Genève, le 2 septembre 1937, à l’âge de 74 ans, d’une crise cardiaque alors qu’il était en promenade sur les  rives du lac Léman. Il eut par ses actions l’influence que l’on sait sur le monde du sport et sur une certaine internationalisation de la pratique sportive. Son nom  est intimement lié à l’idée « d’entente des nations » comme à la notion de « saine  compétition sportive entre les peuples ».  Mais pour faire le portrait du grand homme consciemment, il faut sortir de son statut iconographique. Le baron de Coubertin était une personne à la pensée complexe, mêlant à la discipline sportive dans sa rhétorique comme dans ses actions, œcuménisme, politique, nationalisme, hygiénisme, et eugénisme.  Il aura tout au long de sa vie et de son « apostolat », des prises de position radicales en matière  éducative et sportive. Historien et pédagogue unanimement reconnu, également homme de lettres édité et traduit, mais aussi patriote, Pierre de Coubertin était fortement influencé par la culture anglo-saxonne. Aussi a-t-il particulièrement milité sa vie durant pour l’introduction du sport dans les établissements scolaires français, à l’instar de la  grande Bretagne ou des Etats-Unis d’Amérique qui étaient dotés à son époque, des programmes éducatifs & sportifs les plus aboutis au monde.

Il ajoutera à son discours, des notions presque fascisantes et précurseuses des mouvements politiques extrêmes qui embraseront L’Europe vingt ans plus tard. Coubertin voyait dans la pratique des sports par la jeunesse, l’accomplissement concret d’une discipline éducative imposée aux plus grand nombre et qui de par le fait,  aiderait à rendre ses pratiquants plus serviles et par conséquent, les disposeraient à mieux répondre à la chose martiale.  Propos et méthode qui devait impérativement devenir une réalité républicaine, et qui un jour ferait réparation à la défaite française de 1870, due selon lui, pour partie, au manque de formation, de discipline et d’ambition des soldats du second empire.

La méthode proposée inculquant et incluant la notion de compétitivité et le goût de la victoire dans le nécessaire processus éducatif républicain. Notions qui lui paraissaient indispensables pour qu’une nation se hisse ou se maintienne au premier rang mondial.

Pierre de Coubertin ne cessera de vanter la puissance de la nation anglaise tout au long de son existence et affichera quelques sympathies pour des gouvernements extrémistes se servant du sport comme arme de guerre et de propagande. Il fera également la promotion nationale d’un scoutisme laïc, à la base fortement influencée par le fameux Robert Baden Powell et promulguée en France par l’officier de Marine Nicolas Benoit, mais sans le dogme religieux qui lui était lié.  Son « scoutisme laïc » se verra devenir une organisation nationale connue sous le nom des éclaireurs de France, qui s’officialisera définitivement en 1964, en regroupant les différends mouvements et les différentes tendances nées à cette époque.

A l’époque de Pierre de Coubertin, la fin du XIXe siècle se réinventait et jetait les bases d’un XXe siècle qui se voulait dans l’ensemble des vœux, progressiste et armé pour la course au prestige qu’entamait les nations. Dans ce contexte, complexe et politisé, Pierre de Coubertin prendra activement part à l’éclosion et au développement du sport en France, ceci dès la fin du XIXe siècle, avant d’être un des principaux acteurs de la rénovation des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894, date reconnue du premier congrès olympique moderne, et donc de fonder le Comité international olympique, dont il sera le président de 1896 à 1925. Il installera le siège du CIO à Lausanne en 1915. Il militera également pour la création des Jeux olympiques d’hiver dont la fameuse première édition aura lieu à Chamonix en 1924.

Le baron de Coubertin est aussi reconnu pour l’ensemble de son œuvre littéraire, partagée entre des ouvrages pédagogiques et des textes historiques et politiques. De nos jours, l’homme incarne dans la mémoire collective populaire, la vision d’un certain humanisme et une certaine idée de la partition que doivent jouer les orchestres des nations pour accompagner le phénomène  populaire aux 5 anneaux.

Le patronyme de Coubertin représente aussi une paix symbolisée par le sport,  au but de magnifier l’ entente cordiale entre pays participants. Mais, le rénovateur des jeux Olympique, était un homme de son temps. Et son portrait ne peut être en monochrome. Au-delà du texte ici publié, je vous propose donc de revenir sur les propos de Coubertin, sur ses choix et sur ses orientations, sur leurs contextes et bien évidemment sur l’histoire des Jeux olympiques modernes, en choisissant quelques olympiades qui ont été témoins de quelques grands bouleversements du XXe siècle. Nous irons, entre autres dates, en 1936, 1968, 1972 et 2000. Nous approcherons 8 dates clés de l’histoire de J.O, qui seront illustrées par mes soins. Nous verrons à quel point le  sport est non seulement le porte parole des époques, mais aussi son témoin privilégié.

Yoann Laurent-Rouault extrait 1/3 du documentaire sur Les mémoires de Pierre de Coubertin dans la collection Atemporel.