L’Empire du milieu ? Tout sauf un « Astérix. »

Protestation, réclamation, remboursement. Pas content.

Astérix, c’est un copain. Depuis même avant le temps où j’ai su lire. C’est vous dire. Je me souviens des verres à moutarde, des cadeaux des stations-service, des images de la vache qui rit…  et un peu plus tard, des albums que je dévorais, assis en tailleur, aux pieds des rayons des supermarchés. Bref, Astérix c’est du patrimoine et Uderzo comme Goscinny,  se sont pour moi des idoles. « Mais on  en est plus là », entends-je mugir dans les féroces campagnes ! Un bobo vient certainement même de me traiter de réac à la lecture de ces lignes ! Et un autre de dire qu’Astérix, c’est rien qu’un drogué violent ! Et misogyne en plus ! Tintin est gay, il n’a pas ce problème…lui et Tchang, c’était tout de même autre chose que le nain junky à moustache jaune  et son gros goinfre !

Mais justement.

C’est bien là le problème.

Où en sommes-nous ?

Où est Astérix ?

Qu’est-il devenu ?

Qu’est-il devenu depuis « Mission Cléopâtre », de Chabat, le seul réalisateur qui avait l’esprit tourné vers l‘œuvre des deux pères du petit moustachu ?

Astérix agite son petit mouchoir en cette triste année 2023 et Guillaume Canet écrase une larme. Une de plus. Car le bide est annoncé. Pas celui d’Obélix, mais celui du film. Déjà, dans le dernier opus du héros, avec les problèmes existentialistes et parisiens de l’insupportable Baer, je n’avais pas ri. Pourtant, Astérix et les bretons, c’est un monument de la bande dessinée.Il y avait tout pour bien faire ! Mais ce fut transformé en « conte anachronique » pour hommes célibataires, à petit chien, vivant dans deux huttes séparées et ne reconnaissant et n’assumant pas leur couple. De plus que venait foutre un titre à la James Bond dans un Astérix ? J’étais outré que l’époque rattrape l’histoire des Gaulois. Scandalisé qu’on salisse « mes » héros et que les réalisateurs dont je ne citerai pas même le nom, puisse avoir détourné le propos à ce point. Ont-ils lu un jour Astérix ? Chabat a actualisé les jeux de mots et s’il s’est permis quelques transgressions, elles restaient acceptables et surtout, elles étaient drôles.

Là, l’empire du Milieu, avec « le Canet », ne me donne même pas l’envie d’aller manger des huîtres dans le bassin d’Arcachon. Un score. D’habitude, il me suffit d’entendre son nom pour aller acheter une douzaine d’huîtres et une boîte de Kleenex. Les critiques assassinent le film, je n’en rajouterai pas plus que ça,  sinon de poser la question : pourquoi a-t-on confié la réalisation de ce film à ce type ? Le bobo de base, il  salit tout, il remet tout en question, et quand il n’est pas révisionniste, il est négationniste. Ce film est un exemple de la pensée brouillonne et lassante, triste et plan-plan, du bobo parisien. Sans humour original. Sans créativité. Le film est un défilé people sponsorisé par Voici et Closer,  c’est l’apparition à l’écran d’une bande de potes, habitués des mêmes boîtes de nuit et vue de la réalisation et des effets spéciaux ratés, j’oserai dire, avec le même fournisseur « SNCF ». La Bellucci de Chabat fut une divine Cléopâtre. Que dire de Cotillard ? Rien. Il ne faut rien dire. Elle incarna la môme Piaf, laissons-lui ça. Mais bon.

Pas moins de 30 « stars » défilent sur l’écran noir de ces minutes blanches. Et pas forcément les meilleures. Si Astérix aux Jeux olympiques gardait un certain esprit « goscinnesque », les people, déjà trop nombreux, avaient au moins le mérite d’être dans la thématique : le sport. Le problème de cette époque et de cette vague artistique dont personne ne se souviendra plus dans quelques années, c’est qu’elle veut non seulement mélanger tous les genres, mais en plus, elle croit avoir inventer l’eau chaude, la roue et le fil à couper le beurre le même jour. Adulescente, elle n’a  pas grandi et elle reste coincée dans ses délires. Godard aurait adoré. Et plus que tout autre chose, comme la nouvelle vague à une époque, elle « incarnerait » le cinéma français. Heureusement que les ailes de géants n’empêchent pas de marcher. On m’a offert la place. J’ai remboursé mon pote. Navré pour lui.

YLR (puriste en colère)