Pass sanitaire : où est-il obligatoire ?

Ce matin, je me suis penché sur la liste des endroits que je ne veux et ne peux plus fréquenter à cause des mesures sympathiques de ce gouvernement non moins sympathique.

Que je ne peux fréquenter, car je ne fournirai jamais d’ausweis même si je l’avais en poche,  parce que je n’ai pas vu d’ordre de mobilisation générale sur les murs, parce que je n’ai pas signé d’armistice non plus.

Que je ne veux plus fréquenter, car je ne vois pourquoi je devrais informer électroniquement l’état de mes déplacements et cautionner par mon obéissance un système qui me fait vomir.

Je ne suis pas sous contrôle judiciaire, et il me semble que mes chevilles ne sont encombrées que par mes chaussettes, non par un bracelet. Je ne vois pas pourquoi non plus, je devrai aussi ouvrir mon dossier médical à un fonctionnaire ou à un commerçant qui n’a aucune autorité ni légitimité pour le faire. C’est un coup à me rendre violent…et j’ai promis à ma maman de ne plus taper les gens. Voici donc la liste diffusée par la presse et par le site du gouvernement, des interdictions recensées, en commençant par ce que nos impôts nourrissent : musées et salles d’exposition temporaire, établissements sportifs clos et couverts, piscines, conservatoires et autres lieux d’enseignement artistique, hôpitaux, salles de concert et de spectacle, bibliothèques, transports sur longue distance, vols nationaux ou encore les cars interrégionaux. Et vous verrez, bientôt une extension au bureau de vote. J’en connais que ça va arranger…

Ensuite, c’est, paraît-il, l’été et voici où je ne peux pas aller avec ma famille : dans les salles d’auditions, de conférences, de projection, de réunions, dans les cinémas, dans les festivals, aux événements sportifs, dans les établissements de plein air, dans les salles de jeux, dans les casinos, dans  les parcs zoologiques, dans les parcs d’attractions et dans les cirques, dans les foires et les salons, dans les fêtes foraines, en discothèque, dans les bars, dans les brasseries et dans les restaurants, dans  les grands centres commerciaux supérieurs à 20 000 m2 (selon une liste définie par le préfet de département), en croisière et j’en passe…vous verrez aussi dans un proche avenir, que votre petit marché local sera soumis à ausweis lui aussi, par votre préfet aimant et bienveillant.

Au niveau professionnel : plateaux de télévision, studio de radio, séminaires, salons, foires, transports longues distances sont « verboten » pour moi…

Vorsicht !

Alarm !

Krieg, gross malheur !

Je ne serai pas surpris, si en septembre, je n’avais plus le droit de rentrer dans les jardins publics , de me baigner dans l’atlantique et si je n’avais plus le droit d’exercer ma profession, considérée comme artistique et intellectuelle… Ou d’écrire, tout simplement… Et en plus, de devoir afficher un jour obligatoirement sur ma veste, par un symbole cousu, mon appartenance à cette partie de la population qui ne cède pas au despotisme d’état. Ces mesures gouvernementales me rappellent des choses que je ne voyais que dans les documentaires historiques et que je ne rencontrai en frissonnant, que dans les livres d’histoires et les récits et  témoignages de ceux qui l’on vécut…

Bien sûr, il n’y a pas de camps de concentration en France, ni de rafles, ni le pire du pire de ce qui a existé, bien sûr je ne suis pas juif et donc je n’ai pas de légitimité pour écrire ceci, bien sûr nous ne sommes pas sous la botte des nazis, bien sûr le parallèle avec cette époque est facile, bien sûr, je parle d’une époque que je n’ai pas vécu, bien sûr que je respecte les souffrances et le drame absolu que le peuple juif et les dissidents de ces années noires ont subis, et bien sûr que ce n’est pas comparable dans le résultat…

Mais dans les faits, les choses ont pourtant commencé comme ça.  Par une mise au ban d’une partie de la population. Est-il utile de préciser que nombre de métiers sont soumis à l’obligation, sous peine de licenciement à plus ou moins long terme ? Que l’on prive toute une partie de la population de ses accès à la culture et au bien-être ? Qu’une ségrégation se met en place ? Que ces mesures vont à l’encontre de la constitution? Que les représentants de l’état multiplient les interventions méprisantes et agressives pour ceux qui ne cautionnent pas la méthode ?

D’ailleurs, sur le sujet, ce matin, j’ai vu que plusieurs journaux titraient sur l’antisémitisme en plus du reste, et que je suis loin d’être le seul à faire des comparaisons « aussi osées ».  Je me demande quand même ce que Simone Veil  et Léon Blum penseraient de ces mesures actuelles et de la politique de ce pays pour lequel ils ont tant donné… et en parallèle, de l’antisémitisme qui revient à la charge dans notre pays façon 22éme de cavalerie…

Mais à part ça, la démocratie française se porte bien.

En conclusion, même si je dois me  faire vacciner pour assurer la sécurité médicale des miens, pour les accompagner en centre hospitalier en cas de problème, même si je n’ai pas d’autre choix que d’y passer un matin pour continuer à faire bouillir la marmite et assurer mes fonctions au sein des deux entreprises pour lesquelles je travaille, je ne sortirai pas l’ausweiss pour le loisir, mais seulement pour des impératifs fondamentaux: à savoir la santé et le travail.  Mais, de l’autre côté, je ne dépenserai pas un centime pour le commerce français, en dehors de l’alimentaire. La maison est bien équipée, nous avons tout ce qu’il nous faut, mon épouse est de mon avis, et les sites de petites annonces pour d’autres besoins imprévus sont nombreux. En plus, avec cette formule, nous rendrons service à des particuliers. Et les taxes seront en moins.

À la guerre, comme à la guerre, n’est-ce pas !

 

 

YLR