Pourquoi « les minorités imbéciles et polémistes » devraient-elles systématiquement emmerder le plus grand nombre ?

Pourquoi « les minorités imbéciles et polémistes » devraient-elles systématiquement emmerder le plus grand nombre ?

Pourquoi mettre un coup de gomme pour sur des faits, des mœurs et des idées d’autrefois ? Plusieurs exemples récents  me viennent à l’esprit pour à mon tour emmerder le monde. Par exemple j’avais suivi l’histoire de ce tunnel Bruxellois que j’ai emprunté maintes fois et débaptisé du nom du roi des Belges, Leopold III, ceci pour effacer le passé colonial du pays. S’il suffisait d’un coup d’éponge pour faire « qu’il ne s’est jamais rien passé », ça se saurait depuis le temps que l’éponge existe.  Or, le prix de l’éponge à travers son histoire n’a jamais atteint celui de l’or…C’est quand même une preuve. Après un vote populaire sur internet, c’est le nom de la chanteuse Annie Cordy, décédée en septembre 2020, qui a été plébiscité et retenu en remplacement de celui du vieux roi. Artiste populaire, auteure de nombreux tubes, ce choix avait de quoi réjouir bon nombre de Belges progressistes. Mais certains militants antiracistes ne l’entendaient pas de cette oreille et  ils estimaient  que l’esprit de la chanson « Chaud cacao » serait « raciste ».  C’est certain, Annie Cordy est connue pour son engagement politique et les générations d’enfants qui se sont trémoussés sur la chanson sont tous devenus fascistes. D’ailleurs, à la fête de ma petite école en CM2, j’avais parfaitement compris le message et je cherchais partout un gamin de couleur pour taper dessus…

Quelle connerie !

Mais, ça va encore plus loin, car d’un petit groupe de radicaux, émergent d’autres radicaux. Racisme ? Alors discrimination. Discrimination ? Alors féminisme par exemple… tout leur est bon ! C’est le cas de Mireille-Tsheusi Robert, présidente de BAMKO, un institut féministe de réflexion et d’action sur le racisme anti-noir. Elle dit : « Il y a un changement de paradigme et un changement politique. C’est une chanson qu’on ne peut pas effacer du patrimoine belge ni Annie Cordy d’ailleurs, mais ce qui est le plus important, c’est d’en être conscient ». Conscient de quoi, je vous le demande ? Des mœurs de l’époque où est sortie de la chanson ou des magnifiques gambettes de l’Annie Cordy de 1985… partant de ce principe, on peut effacer la moitié du patrimoine artistique mondiale depuis 1985.

Autre dossier, polémique s’il en est : Les dix petits nègres, d’Agatha Christie. L’arrière-petit-fils de la romancière, James Prichard, a décidé de débaptiser le célèbre roman policier. L’héritier ne souhaitait pas choquer par l’utilisation du mot « nègre », jugé offensant et raciste. Donc, tout ce qui n’a pas l’aval de la pensée unique et du politiquement correcte, dois disparaître ou changer ? Nègre…le mot ne me dérange pas, c’est un mot sortit de l’histoire, qui a un contexte, qui fait que justement les choses ont évolué avec le temps et la prise de conscience des populations de ce que peut-être l’esclavage, la colonisation ou le racisme. Et bien d’autres choses encore. Le mot responsabilise celui qui  l’emploie et ce n’est pas plus mal. Il prend ses responsabilités.

Mais en termes de responsabilité, devrais-je balancer à la LICRA, une de mes anciennes petites amies, africaine, qui me demandait en roucoulant sous la couette et ailleurs, il y a plus d’une douzaine d’années, si  elle était bien « ma petite négresse préférée ? » Et oui, elle l’était.

À Biarritz, le quartier de la négresse, justement,  devrait-il changer de nom, alors que justement il a été baptisé ainsi en hommage à une tenancière de bistrot, noire qui a marqué son temps  et la population? (On a encore le droit d’écrire le mot « noire » ?) En effaçant le nom de ce quartier, on efface aussi l’histoire de cette femme… Et l’histoire tout court.

Si je dis le mot arabe en persiflant, il n’a pas la même valeur ni la même portée que quand je l’emploie avec mes amis Jean David Haddad ou Lamia Aamou, par exemple… Mais, puisque ce mot est bien des fois tourné en insulte, il faut le bannir aussi ? Le ton, faut-il le nier? N’a-t-il plus aucune valeur? Faut-il ne plus parler que sur la même fréquence, sur la même sonorité et ne plus indiquer ses émotions par les modulations de ces mêmes fréquences?

Autre thème et après promis j’arrête, c’est cette histoire de prince charmant…et de baisé volé…un viol à en croire des féministes d’avant-garde ! Les contes auraient un rôle éducatif primordial, seraient des leçons immuables universelles et sans faux cols, et Blanche Neige apprendrait donc à mon fils à rouler des pelles de force aux filles. Parce que Blanche Neige elle dort et le prince il la choppe !

Quel salopard !

C’est odieux !

Mais si on regarde bien le film, le prince, il la ressuscite la mignonne !

Il sauve sa truffe !

Il la réveille.

Il se met même à genoux.

Pis, il est amoureux et pis il est beau, même que !

C’est pas Jo le clodo, il est prince !

Et franchement, il ne met pas la langue. On est loin de Marc Dorcel.

Et pis Blanche Neige, elle est princesse aussi d’abord !

Et elle n’arrête pas de bramer « un jour mon prince viendra » à qui veut l’entendre. C’est pas de la provoc, ça?

Mais non, il faut interdire Blanche Neige. C’est un dessin animé odieux qui corrompt l’enfance.

J’ai volé mon premier baiser à ma femme, ça fait douze ans que nous sommes ensemble, heureusement que je l’ai fait parce que je ne pourrais pas vivre sans elle aujourd’hui. Et, à chaque anniversaire, elle se marre en me disant : « Je croyais que tu ne m’embrasserais jamais ! ». J’ai fait comme le prince ce jour-là, c’est-à-dire ce que je pouvais à l’instant « T ». Suis-je pour autant un salopard ? Et la tendresse, bordel ?

Et je ne parle pas de Peter Pan qui encourage les indiens à se droguer, d’Astérix qui se défonce à la potion magique et qui tabasse tout ce qui bouge « pas gaulois », de Fernandel qui oblige une vache à traverser l’Allemagne à pattes, d’Harry Potter qui mutile des serpents, de Gaston Lagaffe qui se sert de mademoiselle Jeanne pour ses expériences, et de Lucky Luke qui est quand même chelou avec son cheval et qui fait rien que grimper dessus. Quant à Dora l’exploratrice, c’est la pire image que l’on peut donner de la femme aux petites filles et personne ne dit rien.

Pour conclure, quand des mouvements sociaux essentiels comme la défense des droits de l’homme (on ne dit pas encore la défense des droits de la femme en générique et je le déplore hypocritement), le combat contre le racisme, contre la discrimination, pour la cause animale, pour l’enfance et pour l’égalité entre les sexes, sont pollués par des radicaux en parpaings bruts, par des polémistes de comptoirs et des militants de mes … (je n’écris pas le mot on a pas le droit non plus, bordel de mille wagonnets de bons dieux de mes couilles),  il ne faut plus espérer, il faut prier.

 

Mais, ce qui m’étonne ce que l’on prenne en compte les revendications imbéciles de ces baltringues à roulettes.

Les médias n’ont vraiment pas grand-chose à foutre !

Et les tribunaux non plus.

YLR.