Bonjour,
« L’auteur en action déclame :
– Pour celui qui arpente les grands espaces, nerveux, en clamant qu’il faut se dépêcher,
– pour celui qui attend l’heure de sa réussite, inquiet, en oubliant celle qu’il vit,
– pour celui qui brûle les étapes, pressé, en refusant d’apprécier celles qui passent,
– pour celui qui se lamente dès l’aube, insatisfait, sans savoir exactement ce qu’il espère… »
« L’on conserve toujours des cahiers, et des crayons usés à l’école qui échappent aux séparations infligées par les étapes d’une jeune vie. On les retrouve avec émotion un jour où règne une tempête, animé par le désir de mettre de l’ordre dans une cave ou un débarras. Ces vers inspirés par une muse, Clio ou Polymnie, qui dormaient dans un livre d’histoire de France jonchant le plancher, furent surement écrits dans un grenier. Je ressens encore, dans mon dos, les surfaces rugueuses des larges poutres qui me servaient de siège. Je revois la poutraison qui me fascinait et les épaisses tuiles rouges qui remplaçaient le ciel. En fermant les yeux, pour retrouver mes émotions, je perçois cette douce chaleur de l’été imprégnée d’un cortège de vapeurs subtiles et odorantes. Je me retrouve alors, comme dans mes jeunes années, à l’intérieur d’un gigantesque fruit mûr que je vais pouvoir pleinement savourer sans jamais connaître la fin d’un tel délice. »
Extrait d’un roman de jeunesse.
Découvrez mes écrits :
