Bonjour,
Il était une fois, au début du siècle, mon nom d’auteur était : Alain Badirac.
Je vous offre un nouvel extrait de mon roman : « Les griffes du destin » que vous ne trouverez pas chez JDH éditions. Il n’est plus édité, mais j’en possède encore quelques exemplaires.
Je vous entraine avec trois extraits en République Centrafricaine en 1990.
Premier extrait.
« Les heures s’envolaient avec la poussière ocre. Le chauffeur avait pris la route conduisant dans la région de M’Baiki. Il avait affirmé, nonchalamment :
- Nous nous arrêterons dans quatre-vingt kilomètres environ.
Impitoyablement, des détonations assourdissantes submergèrent le ronronnement du moteur. Le réveil est brutal pour le voyageur qui somnole. Des tirs écorchèrent un baobab. Des treillis encombrèrent un des bas-côtés. Le chauffeur immobilisa le taxi, et montra du doigt un corps de femme sur la route. Il ne riait plus du tout. Pierre attendit. Les taillis étaient redevenus muets. Il descendit prudemment. Il appela. La tête de la femme était tournée vers le soleil. L’or de son collier brillait. Elle semblait dormir. Il appela encore. Il inclina le corps, et libéra un flot de sang. Un ruisseau rouge et noir inonda les trous les plus proches. La femme, marquée par la brousse, était morte. Le moteur du taxi s’affola. La mécanique craqua. Pierre le vit faire demi-tour, par saccades. Il s’éloignait inexorablement. Il lui fit des signes, en vain. Les vitesses malmenées hurlaient. Le véhicule disparaissait. Puis, le silence devint pesant. Pierre entendit quelques échos de détonations. Les dangers oscillèrent avec les rayons de feu balayant la poussière. Tout devint lointain, presque irréel. Il était seul, sans armes, sans eau, au milieu de nulle part. Contraint à la marche à pied. Pierre avançait, en respirant des flagrances nouvelles. Il surveillait les fossés. Il n’avait pas peur. Oubliant les animaux sauvages, il craignait surtout les hommes. La route était en très mauvais état. Des colonnes d’éléphants avaient dû la labourer. De petits filets de sueur sillonnaient sa peau. Une allée courber se profila sur sa gauche, il l’emprunta. Il découvrit une haie magnifique d’arbustes taillés, un jardin perdu dans la brousse. Il oscilla sur sa gauche, vers un sentier. L’ombre bénéfique l’accueillit. Les insectes pullulaient.
Un rugissement le surprit. Il se retourna. Un lion était debout à deux cents mètres. Il ouvrit nonchalamment sa gueule. Pierre s’adossa à l’arbre le plus proche. Il souhaitait rencontrer l’aventure, elle était au rendez-vous. Ses jambes refusaient de bouger. Une onde glaciale lui courrait dans le dos. Le sol aspirait sa vigueur. Pourtant, il était fasciné par la bête qui griffait inutilement la chaleur étouffante, de sa patte droite. Il ne chercha pas à s’enfuir. Un deuxième fauve s’avança nonchalamment. Il se coucha devant le premier. Avec sa crinière hirsute, il n’était pas au meilleur de son allure. »
À suivre.
Vous me trouverez surtout chez JDH éditions, avec d’autres romans et d’autres écrits.
https://jdheditions.fr/team/alain-maufinet/