Une fierté particulière à éditer André Gide

Il y a chaque année des dizaines d’auteurs célèbres ou moins célèbres qui tombent dans le domaine public. Nous ne pouvons pas tout éditer, mais, depuis 2 ans, chaque année, à partir du printemps, nous commençons à penser aux auteurs qui vont entrer dans le domaine public l’année suivante et que nous allons choisir d’éditer dans notre belle collection « Les Atemporels ». En plus des différents choix que nous pouvons faire par ailleurs.

Dès le printemps dernier, j’ai décidé d’éditer pour 2022 quelques auteurs dont André Gide. J’ai alors demandé à notre directeur littéraire s’il accepterait de préfacer Gide et bien sur il a répondu par l’affirmative, en souhaitant faire aussi les illustrations de couverture. Qui sont d’ailleurs très réussies. Ainsi nous n’avons pas publié un livre de Gide mais deux : « Les nourritures terrestres » et « l’immoraliste ».

J’ai une fierté particulière à avoir publié cet auteur pour plusieurs raisons :

-Il est très décrié et très reconnu à la fois, un peu à la manière d’un Céline, mais pour des raisons très différentes.

-Il a été le fondateur de la NRF

-Il a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1947

-C’était un homme libre, dans tous les sens du terme, par la pensée, par les actes, par l’écriture, etc.

-Il s’est réfugié en Tunisie pendant la période vichyste. Et plus précisément à Tunis. Mon père, qui est né en 1914 (et mort en 2007; il m’a conçu très tard effectivement), tenait un bar à Tunis après-guerre. Il me racontait qu’un très grand écrivain français, vieux, mais accompagné de jeunots, venait régulièrement boire un verre chez lui, et qu’il avait de nombreuses conversations avec cet homme. Qui cela pouvait-il être à part André Gide? Je ne vois pas. Il est très probable que Gide ait été client de mon père à Tunis. Cela participe donc à ma fierté d’avoir édité cet auteur.

Jean-David Haddad
Editeur