Extrait de Cendrillon du trottoir.

MON ANCIEN SOUMIS ME PROMENE EN LAISSE TELLE UNE CHIENNE DANS UN PARC. Alors que je suis uniquement vêtue de mes piercings lestés de poids, nous rencontrons trois inconnus. Mon Maître m’offre à ces acteurs. La scène d’ouverture de La masochiste, film produit et réalisé par Lionel LeRouge est dans la boîte. Le reste du film est un huis-clos pervers entre le Maître et sa soumise. Pour les besoins du tournage, nous avons transformé notre salon en donjon sadomasochiste à l’aide de tentures noires. Le matériel légué par le Pépé est disséminé un peu partout. Les scènes sont difficiles. Il s’agit d’un tournage très physique avec des performances extrêmes. On attend beaucoup de moi et je me montre à la hauteur, fidèle à ma réputation. Je connais les enjeux, je sais que je ne peux pas me permettre de décevoir Lionel. Nous devons présenter notre film au prochain salon Érotica de Barcelone et monter à Paris pour vendre les droits à la boutique Démonia. Ces gens-là sont habitués à négocier avec Francis Murier, nous nous devons de leur présenter un travail de qualité supérieure afin d’asseoir notre crédibilité dans le milieu.

Tout le monde me croit masochiste et je ne suis pas loin de donner raison à l’opinion publique. Quand vous intégrez une secte, vous subissez un lavage de cerveau. Il en va de même avec ce milieu. Je n’incarne pas La masochiste, un rôle de composition, je suis Cendrine-la masochiste, c’est moi, c’est ma vie de chaque jour.

Bianca Bastiani.