l’artiste chantait.

Bonjour,

 

Le chanteur s’est installé dans un square, à côté d’un lampadaire, comme s’il avait besoin d’un soutien sans faille. Sa guitare accompagne ses mots. Il chante pour lui, pour les autres. Quand s’élève sa voix, quand les notes s’envolent, peu à peu, le chanteur oublie tout. Il ne voit plus que des portées géantes qui glissent comme les fins nuages blancs qui le survolent. Des passants ne le regardent pas, d’autres s’arrêtent, quelques-uns mettent une pièce, un billet dans la tirelire en forme de livre qu’il a posé devant lui. Il chante encore et sa voix entoure les pierres des façades. Mais, nombreux sont ceux qui négligent l’artiste qui dérange un peu.

Tout artiste doit savoir qu’il ne peut capturer l’ensemble de ceux qui croisent ses œuvres. On ne trouve pas toujours aisément son public, que ceux qui ont cette chance la goutent comme il se doit. Parfois, je lis les plaintes de ceux qui ne captivent personne. Quelquefois, je découvre ceux qui tendent la main vers l’état tout puissant pour obtenir des subsides. Pauvres créateurs qui refusent de comprendre que votre heure n’est pas au rendez-vous. Loin de moi, l’idée de vous promettre, comme tout politique, qu’elle viendra demain, qu’il faut croire en soi, à sa bonne étoile. Sachez que des enseignes refusent les dédicaces des inconnus, car elles dérangent celui qui ne veut rien voir.

Alors si la passion vous anime, peignez, écrivez, chantez, créez et les anges ou les démons du succès vous courtiseront peut-être, s’ils ont le temps. Si la déception est trop forte, je vous propose de vous plonger dans un de mes romans :

Les larmes du désert,

et vous oublierez les vôtres.

https://jdheditions.fr/produit/les-larmes-du-desert